La compagnie de croisière Ponant a annoncé qu'elle envisageait de faire escale le 7 juillet au large de l'île de Ré en organisant des rotations en bateaux pneumatiques pour acheminer les passagers sur le banc du Bûcheron. Elus et associations environnementales sont opposés à ce débarquement.
L'escale est annoncée le 7 juillet au large de l'île de Ré. Le Bougainville, un navire de luxe de la compagnie Ponant doit jeter l'ancre à quelques encablures d'une des plus belles plage de l'île rétaise. Le mouillage du paquebot est prévu dans le pertuis breton, entre La Faute-sur-Mer et La Flotte-en-Ré.
Mais sur l'île de Ré, l'arrivée de ce paquebot de croisière suscite déjà la polémique. C'est par un mail que la compagnie de luxe a averti la capitainerie d'Ars-en-Ré de sa prochaine escale. Le message laisse d'ailleurs présager qu'elle n'attend pas de feu vert émanant des élus : "Nous comprenons de la préfecture maritime que dans le cadre de ces croisières sur navires sous pavillon français, des autorisations de mouillage ne seront pas nécessaires."
Le Bougainville prévoit de rester au large, mais selon le site qui décrit le croisière, Ponant.com, les passagers seraient acheminés dans des bateaux pneumatiques sur le célèbre banc du Bûcheron, l'un des petits coins de paradis de la pointe septentrionnale de l'île. Cette bande de sable de 2 kilomètres de long est située à l'entrée du Fier d'Ars, elle se découvre à marée basse pour le plus grand bonheur des amateurs de plage baignée de tranquillité.
Inconcevable pour les associations environnementales
Sur l'île de Ré, l'annonce de l'escale du navire a provoqué une levée de boucliers de la part des associations de protection de l''environnement.
C'est inconcevable d'avoir ce type d'activité sur le banc du Bûcheron !
Le président de Ré Nature Environnement ne voit pas du tout d'un bon oeil ce projet : "A partir du moment où vous avez une vingtaine de zodiacs et des déplacements en plein milieu du Fier d'Ars, ça crée un impact sur l'environnement. Ça crée aussi un précédent, cela permet d'ouvrir des portes à d'autres pratiques, ç'est dangereux pour le milieu naturel et les oiseaux migrateurs", s'insurge Dominique Chevillon.
Ré Nature Environnement et la Ligue de Protection des Oiseaux ont d'ores et déjà annoncé leur hostilité à ce tourisme de masse, dans une zone Natura 2000, qui fait aussi partie du Parc Naturel Marin, une réserve naturelle protégée.
"On est sur un lieu que l'on protège depuis 40 ans, c'est une réserve naturelle, un lieu magique. Le minimum aurait été d'être prévenu à l'avance, mais ça n'a pas été le cas" poursuit le président de Ré Nature Environnement.
Le refus des élus
"C'est une maladresse de leur part" a réagi ce jeudi Lionel Quillet. Le président de la Communauté de communes de l'île de Ré a demandé à la compagnie de renoncer à l'escale prévue dans cet endroit préservé de l'île.
On a pris contact en disant que ce n'était pas possible d'aller sur ce banc à des fins purement commerciale, on leur a expliqué que l'éthique environnementale ne le permettait pas.
L'élu, par ailleurs vice président du Conseil départemental de la Charente-Maritime a précisé : "On est en train de trouver une solution pour accueillir les croisiéristes dans le port de Saint-Martin-de-Ré". Une solution dont on ne sait si elle pourra satisfaire les défenseurs de l'environnement.
Reportage de Sébastien Poirier, Laurence Couvrand et Josiane Étienne :