L'affaire du chirurgien soupçonné de nombreux actes de pédophilie à Jonzac pose de nombreuses questions. Le Conseil de l'Ordre des Médecins de Charente-Maritime révèle qu'il était au courant de sa condamnation en 2005 en Bretagne pour détention d'images pédopornographiques.
Qui savait? Qui aurait pu empêcher le chirurgien de perpétrer ses crimes? Cette question taraude sans cesse les parents de la dernière petite fille victime du chirurgien qui a exercé de 2008 à 2017 à l'hôpital de Jonzac. C'est le témoignage de la fillette qui était âgée de six ans au moment des faits qui a déclenché l'enquête.
"Comment a-t-il pu arriver à Jonzac sans que l'on demande son casier judiciaire. Pourquoi l'ordre des Médecins s'est-il tu? Il va falloir que l'on nous explique" interroge aujourd'hui le père de la petite victime.
Joël Le Scouarnec a été recruté en 2008 à l'hôpital de Jonzac. Le médecin avait auparavant été condamné à quatre mois de prison avec sursis en 2005 en Bretagne pour détention d'images pédopornographiques. Le chirurgien est accusé de viols et d'agressions sexuelles sur mineurs et pourrait être impliqué dans une affaire de pédophilie de grande ampleur. Ses journaux intimes recensent plus de 200 noms.
L'hôpital de Jonzac était-il au courant de la condamnation de 2005 ?
le Conseil de l'Ordre des Médecins de Charente-Maritime reconnaît avoir été mis au courant en 2008 de cette condamnation prononcé en 2005 mais à l'époque, il a estimé que "pour ce délit bénin, il n'y avait pas lieu d'empêcher ce médecin de s'installer."Mais qu'en est-il de l'hôpital de Jonzac qui a recruté le chirurgien spécialisé en chirurgie digestive ? Aucune réponse n'est apportée par l'hôpital qui ne semble pas avoir communiqué au sujet de cette condamnation avec le Conseil de l'Ordre."En 2008, la condamnation était dans son dossier ordinal et le président du Conseil de l'Ordre de Charente-maritime l'a rencontré. Ensuite, il a exposé le cas au Conseil qui a décidé que la justice étant passée et n'ayant pas pris la décision de la suspension, il n'y avait pas lieu pour ce délit bénin, dirons-nous, d'empêcher ce médecin de s'installer." explique Dr Pascal Revolat, le Président du Conseil départemental de la Charente-Maritime de l'Ordre des Médecins depuis 2018.
Le procès de Joël Le Scouarnec, accusé dans quatre affaires de viols et d'agressions sexuelles sur mineurs, doit se tenir en assises fin 2019 ou début 2020. Le médecin de 68 ans devra répondre des faits qui se sont déroulés entre 1989 et 2017.
Pascal Foucaud, Asma Mehnana et Sandy Renault ont rencontré l'actuel président du Conseil de l'Ordre des médecins de Charente-Maritime et font le point sur cette affaire.