Il était prévu qu'une usine de fabrication d'enrobés s'installe à Sablonceaux. Face à l'opposition dans la commune, le promoteur du projet jette l'éponge et renonce à cette implantation. Une victoire pour les opposants qui soulignaient les dangers pour l'environnement et la santé.
La société d'enrobés Charente-Nouvelle-Aquitaine vient de l'annoncer. Elle renonce à construire une usine de production d'enrobés dans la zone industrielle de Sablonceaux, près de saujon en Charente-Maritime. Cette unité était prévue pour produire jusqu'à 60 000 tonnes de goudron par an.
L'enquête d'utilité publique a été lancée au début du mois de septembre mais elle est aujourd'hui caduque car l'industriel qui exploite déjà deux unités semblables dont une en Charente-maritime, a jeté l'éponge face à l'opposition suscité par ce projet dans la commune.
"La décision qui s'imposait"
La maire de Sablonceaux qui avait pourtant accepté le projet et y voyait une opportunité de développement de l'emploi local, se félicite aujourd'hui de cet abandon. Elle affirme que la société a pris "la décision qui s'imposait".Dès l'annonce du projet, la polémique s'était emparé de ce village de 1 400 habitants et un collectif d'opposants s'est vite constitué. "Sablonceaux-Saujon-NO GOUDRON" a lancé une pétition en ligne qui a recueilli à ce jour 21 560 signatures. Le collectif dénonce dans cette pétition un "projet concocté dans le dos des habitants de Sablonceaux et de Saujon qui s’est fait en l’absence totale de concertation"."Peut-être qu'on a mal évalué à l'époque l'importance de ce projet et l'impact qu'il pouvait avoir. L'emplacement n'était sûrement pas le mieux choisi."
Lysiane Gougnon, maire de sablonceaux.
Au-delà de l'absence de consultation, les opposants soulignent le danger de pollution, le manque de discernement dans le choix de l'emplacement et la dangerosité pour la santé humaine d'un tel projet.
"La commune a choisi d'urbaniser une partie de son territoire très massivement et juste en face elle met une zone artisanale et industrielle où on éveloppe une activité qui émet des particules et fumées cancérogènes, à moins d'un kilomètre d'un établissement thermal et de l'abbaye de Sablonceaux."
Benoît Biteau, agriculteur à Sablonceaux et conseiller régional EELV
De son côté, la Société d'Enrobés Charente-Nouvelle-Aquitaine explique sa décision d'abandonner ce projet en indiquant que l'entreprise ne souhaite plus s'implanter "dans un territoire qui ne lui accorde pas une légitimité suffisante".