Coronavirus : l'île de Ré confrontée à un afflux de population avant le confinement

Alors que la population a sensiblement augmenté ces dernières heures sur l'île de Ré (Charente-Maritime) avant l'entrée en vigueur du confinement, le président de la communauté de communes Lionel Quillet dénonce "ces gens qui sont venus faire du cheval, du surf et du vélo".

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Une file ininterrompue de voitures sur le pont en direction de l'île de Ré. La vidéo a été postée ce matin sur le compte Facebook d'Elvina Gomes, une habitante de la Flotte-en-Ré. 

La personne qui filme la scène dans le sens île / continent énumère la provenance des plaques d'immatriculation et ironise : "76, 60, 92, 75... y a pas un 17 !"

Un millier de voitures en plus

De fait, les passages enregistrés aujourd'hui au péage du pont de l'île de Ré (dont l'accès est désormais réglementé) avant l'entrée en vigueur du confinement décidé par le gouvernement pour lutter contre le coronavirus ont été bien plus nombreux qu'à l'accoutumée.

"On a recensé environ un millier de véhicules supplémentaires", confirme Lionel Quillet, ce qui correspondrait à 2.000 ou 3.000 personnes de plus. Joint par téléphone, le président de la communauté de communes de l'île de Ré se refuse à parler "d'exode" et se montre même plutôt rassurant. 

Nous ne sommes pas face à une situation incontrôlable
- Lionel Quillet, président de la communauté de communes de l'île de Ré

L'île qui compte environ 18.000 habitants l'hiver, et qui est prise d'assaut chaque été par des touristes venus du monde entier, est en effet habituée à gérer les afflux de population. 

Fou de rage

Lionel Quillet se dit pourtant "fou de rage" face à l'attitude qu'il dit avoir constaté sur les plages et pistes cyclables.

J'ai vu des gens faire du vélo, du surf et du cheval, malgré les mesures de confinement. C'est intolérable.
- Lionel Quillet

Attitude constatée par d'autres qui en ont témoigné sur les réseaux sociaux.

Les gendarmes ont été contraints d'intervenir à plusieurs reprises mais "ils se sont vus rétorquer qu'ils faisaient du sport comme autorisé par le président de la République", fulmine Lionel Quillet. 
 

Logique

Les îles de Charente-Maritime, refuge de nombreux citadins en quête d'un lieu agréable pour passer ces "quinze jours au moins" de confinement à venir ? Le maire de Saint-Martin-de-Ré a lui aussi constaté un "transfert de population mesuré" sur sa commune.

Patrice Déchelette n'est d'ailleurs guère étonné. "On ne peut pas critiquer les résidents secondaires, ils ont tout à fait le droit de venir se confiner chez eux" tempère-t-il. 

C'est logique de préférer être bouclé dans une maison avec jardin que dans un appartement en ville
- Patrice Déchelette, maire de Saint-Martin-de-Ré

Une position que défend aussi le président du conseil départemental de Charente-Maritime, Dominique Bussereau.

L'élu martinais déplore toutefois "un climat de peur" qui a conduit la gendarmerie à intervenir ce matin dans un supermarché de la ville afin d'éviter des tensions entre des clients venus se ravitailler avant l'entrée en vigueur du confinement. 

"Nous ne manquons de rien, et les magasins seront réapprovisionnés normalement demain" indique encore Patrice Déchelette.

Sur l'île d'Aix confrontée elle-aussi à une arrivée inhabituelle de résidents secondaires, la municipalité a demandé aux autorités de restreindre les traversées aux seuls résidents principaux.

Le représentant des médecins de l'AP-HP Rémi Salomon a appelé ce mardi les Français à ne pas partir et à rester chez eux pour éviter de disséminer le corononavirus.

Reportage de Florent Loiseau, Freddy Vetault et Jennifer Russeil :
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