Des expérimentations en Charente-Maritime pour améliorer la mixité sociale dans les collèges

La Charente-Maritime et une vingtaine de départements,  tous volontaires, vont expérimenter dès la rentrée 2016 de nouveaux outils afin d'améliorer la mixité sociale dans leurs collèges et tenter de mélanger les enfants favorisés et ceux qui le sont moins.

Je ne prépare pas le grand soir et je ne veux surtout pas faire le bonheur des gens malgré eux". 
Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'Education.

Un territoire pilote

Ces expérimentations vont se dérouler au sein d'un "territoire pilote" par département : il doit compter plusieurs collèges suffisamment proches pour que les enfants puissent se rendre facilement dans l'un ou l'autre, et les établissements être peu mixtes. Les familles d'un secteur multi-collèges pourront classer par ordre de préférence les établissements de leur zone d'affectation. Si les capacités d'accueil ne permettent pas de répondre au premier choix des familles, l'affectation se fera en fonction de critères décidés "avec le département et en associant pleinement" les parents.

Les critères retenus

Parmi ces critères à disposition et choisis à l'issue de réunions publiques entre parents d'élèves et départements, figurent :
- les élèves boursiers ou susceptibles de l'être (critère social),
- la distance entre le domicile et le collège,
- les choix pédagogiques (langues étrangères proposées, classes à horaires aménagés...),
- l'affectation en fonction de l'école primaire d'origine,
- le maintien des liens amicaux entre élèves, etc.

Deux critères resteront prioritaires : élève handicapé ou bénéficiant d'un traitement médical à proximité d'un collège donné. Sinon, chaque territoire pourra décider de ses critères et de leur ordre de priorité.

Ségrégation scolaire

Actuellement, l'enfant est affecté par le département dans un collège en fonction de son lieu de résidence, un système qui accepte quelques dérogations. Associer les parents, construire avec eux les critères d'affectation et les convaincre des bienfaits de la mixité scolaire sont indispensables à la réussite de ces expérimentations. 

Des chercheurs se sont penchés sur les effets de la mixité sociale à l'école. Il ressort de leurs études que la ségrégation sociale est nuisible pour les apprentissages des élèves les plus en difficulté (souvent issus des catégories les moins favorisées). Pour les meilleurs (cette fois souvent issus des catégories les plus favorisées) le fait de côtoyer d'autres élèves eux aussi excellents est souvent un avantage.


Convaincre les parents

Les chercheurs ont également remarqué que la mixité sociale à l'école est bénéfique à tous en termes de cohésion sociale. Le ministère est formel sur ce point : aucun enfant n'a intérêt à grandir dans une société fracturée. "Actuellement, on est à un niveau de ségrégation scolaire tel qu'on peut craindre que le pays en pâtisse à l'avenir", résume Julien Grenet, chercheur au CNRS et à l'Ecole d'économie de Paris.

Convaincre des parents de plus en plus angoissés des bienfaits de la mixité sociale est cependant difficile. Il faut donc leur prouver qu'un collège mixte peut tendre vers l'excellence scolaire et que côtoyer des jeunes différents leur permettra d'être plus à l'aise dans leur vie professionnelle future. Outre la Charente-Maritime, les départements concernés par cette expérimentation sont : Doubs, Haute-Loire,
Puy-de-Dôme, Seine-Saint-Denis, Haute-Savoie, Loire, Hérault, Meurthe-et-Moselle, Maine-et-Loire, Eure-et-Loir, Indre-et-Loire, Paris, Ille-et-Vilaine, Bas-Rhin, Tarn et Haute-Garonne.
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