Les habitants de l'Île d'Aix lancent un cri d'alarme. Ils signent une pétition pour interpeller les élus et l'Agence régionale de santé pour demander la création d'une maison de santé sur leur bout de caillou, avant le départ à la retraite du médecin installé sur l'île.
"Notre population est vieillissante ! Beaucoup de malades ont besoin de soins quotidiens", avance Stéphanie Peronne. "A 89 ans, un des habitants atteint d'une leucémie doit prendre le bateau jusqu'à Fouras pour faire son prélèvement sanguin... Et pas dans un cabinet médical ! L'infirmière lui fait sa prise dans la cabine du bateau", raconte Pierre Privat, "insulaire de pères en fils depuis 1658".
Depuis trois ans, un ancien médecin urgentiste de Nice, Dr François Laprade, assure des permanences sur l'île du vendredi au mardi, depuis 2014. Ce service public pourrait disparaître dès la fin de l'année : le praticien a annoncé à ses patients qu'il comptait prendre sa retraite d'ici la fin de l'année 2017.
"La seule solution à tous nos problèmes"
"L'existence d'une maison de santé permettra d'éviter certaines évacuations sanitaires, rassurera la population vieillissante et malade ainsi que les parents d'enfants ayant besoin d'un suivi médical et de soins", affirme Stéphanie Peronne sur sa page facebook. Le local serait composé d'une salle d'attente, d'un cabinet médical et d'un bureau pour le médecin . "C'est la seule solution à tous nos problèmes." Ils demandent pour cela l'aide l'Agence régionale de santé et de la commune, qui pourrait, selon eux, leur prêter des locaux.L'ensemble des 130 à 150 habitants permanents de l'île est concerné, estime-t-elle. Assaillie par les touristes l'été, désertée l'hiver, l'île ne suffit cependant pas à assurer une clientèle suffisante pour un médecin. "Mais ce ne sont pas les volontaires qui manquent ! Il faudrait simplement établir un roulement entre plusieurs praticiens, affirme Pierre Privat. Par exemple, nous avons reçu trois propositions de dentistes. Il ne nous manque que des locaux."
Le premier appel que Stéphanie Peronne avait publié sur facebook avait été partagé plus de 1200 fois. Pour leur pétition, elle et ses soutiens ne nourissent pas de telles ambitions : une centaine de signatures leur conviendrait tant que cela permette de mettre en lumière la situation des insulaires. "Nous avons besoin d'aide. Il faut que notre île continue de vivre", lâche l'habitante.