En Charente-Maritime, dancings et boîtes de nuit reprennent vie... non sans mal

A l'Apogée à Royan ou Chez Mylène à Rochefort, les clients ont retrouvé leurs pistes de danse préférées. Enfin ceux qui ont pu montrer patte blanche.

Bocar Fofana préfère positiver et arbore un franc sourire en voyant ces premiers clients arpenter son dancefloor sous les spotlights. Comme partout en France, cela faisait plus de seize mois que son établissement était fermé. Le patron de L'Apogée à Royan est un des rares professionnels de la nuit à avoir décidé de rouvrir ses portes en Charente-Maritime. Dehors sur le parking, c'est son employée Charlène qui acceuille les nightclubbers, visiblement impatients de faire la fête. 

"Je reviens d'Espagne et j'ai fait un test antigénique", explique une jeune femme à l'entrée. "Il y a moins de 48 heures ?", demande Charlène. Las, pour ce soir, elle ne sera pas la plus belle pour aller danser. La plupart des clients dégainent leurs smartphones et leur QR code de l'application "TousAntiCovid", certains un certificat de test en version papier. Le sésame, c'est soit un schéma vaccinal complet et réalisé depuis plus de quinze jours, soit un test PCR de moins de 72 heures, soit un test antigénique de moins de 48 heures. Un formulaire doit être rempli en indiquant notamment son numéro de téléphone, au cas où. Quelques gouttes de gel hydroalcoolique et la nuit peut commencer.

Sur les réseaux sociaux, cela faisait déjà plusieurs jours que Bocar Fofana tentait de communiquer pour expliquer le protocole à sa clientèle. Mais surtout, il comptait beaucoup sur une société privée qui devait installer une tente devant L'Apogée et proposer des tests antigéniques aux clients qui n'étaient pas vaccinés et qui n'avaient pas de tests récents. Au dernier moment, cette société lui a fait faux bond. 90 personnes ont du faire demi-tour faute de test. "Tout le monde comptait là-dessus", déplore le gérant de l'établissement, "c’était annoncé comme ça et c’était le seul moyen pour les gens de sortir sans se prendre la tête : arriver, attendre un quart d’heure le résultat et rentrer en boite sans masque et reprendre goût à la fête. On est content pour les clients qui viennent et qui s’amusent, enfin pour ceux qui ont pris les devants et qui ont été se faire tester tout seul, mais si on avait su que c’était comme ça, on aurait peut-être pas ouvert".

Autre ambiance, autre clientèle, mais même protocole Chez Mylène à Rochefort. Il est 14h30 et déjà on fait la queue devant ce dancing de Rochefort. C'est peu de dire qu'ils attendaient avec impatience ce jour de fête. Evidemment, la moyenne d'âge n'est pas la même qu'à Royan et, ici, tout le monde est à jour de sa vaccination depuis longtemps. 

"On respire ! On oublie le Covid 19. Un an et demi sans danser, vous vous rendez compte ?", nous interpelle un client habitué des lieux. "Moi, je sortais trois fois par semaine et je me suis retrouvée avec plus rien. Très compliqué" confesse sa voisine. Chez Mylène, c'est plus qu'un dancing. C'est un lieu de vie, un réseau social pas du tout virtuel. Pour toutes ces personnes, c'est, deux fois par semaine, une bouffée d'air frais et d'optimisme.

Mais la plus heureuse aujourd'hui, c'est sans aucun doute la patronne. Derrière son comptoir, Mylène appelle tout le monde par son prénom. "Ça a été difficile moralement. J’avais des clients qui me téléphonaient quelques fois déprimés en me disant « cette fois-ci Mylène, on va vraiment être des vieux, en un an, on a pris dix ans ». Que ce soit des couples ou des gens seuls, ça a été compliqué pour eux, j’étais un peu une éponge et je recevais ça. Financièrement, ça s’est bien passé dans l’ensemble parce que j’ai été aidée par l’Etat et j’ai une chance inouïe d’être à Rochefort car on m’a exemptée de loyer depuis avril 2020".

En respect de la jauge sanitaire, elle ne pourra acceuillir que 75% de sa clientèle habituelle. Cet après-midi, ils étaient quand même 350 à 400 personnes pour ce nouveau départ, mais elle semble soulagée. A Rochefort comme à Royan, les danseurs n'ont pas perdu le rythme, mais espèrent tout de même tourner un jour définitivement la page de ce monde sans danse.

Frédéric Cartaud et Cédric Cottaz se sont rendus hier soir dans l'une des rares boites de nuit ouverte à Royan

 

 

 

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