Incendie dans un camping à Oléron : une famille bretonne porte plainte

Reportage de François Privat, France 3 Bretagne, Pierre Lahaye et Josiane Etienne

Une famille bretonne en vacances au camping Signol de Boyardville sur l'île d'Oléron au moment de l'incendie qui a détruit plusieurs chalets et des voitures le 19 août, a porté plainte au commissariat central de St-Malo pour mise en danger de la vie d'autrui et non-respect des règles de sécurité.

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L'incendie s'était déclaré vers 2h30 du matin et 1 500 personnes ont du évacuer les lieux en pleine nuit. Sophie Le Bras et sa famille mettent en cause les conditions dans lesquelles cette évacuation a eu lieu en disant qu'elles n'ont pas été gérées selon les mesures de sécurité attendues dans ce genre d'établissement accueillant du public.
Elle commence par s'étonner du fait qu'aucune alarme n'a averti les résidents du camping du danger, "Nous avons été réveillés par des voisins" explique-t-elle.


Sortis en faisant un trou dans le grillage

Elle affirme ensuite que les extincteurs dont ils ont voulu se servir près des chalets n'étaient pas en état de fonctionnement et surtout que les sorties de secours du camping étaient cadenassées. Certains estivants auraient d'ailleurs essayer de les "défoncer avec leur voiture".
Il a fallu se débrouiller tous seuls pour arriver à sortir du camping, ajoute la mère de famille. Il sont tout d'abord voulu rejoindre le point de ralliement mais c'est là que l'incendie avait lieu. "Nous nous sommes retrouvés dans le noir à près d'une centaine de personnes sans savoir où aller. Heureusement, des hommes ont réussi à faire un trou dans le grillage de clôture du camping et nous sommes passés les uns derrière les autres à quatre pattes dans ce trou pour sortir."
Mais le calvaire ne s'arrête pas là. Après avoir remonté la route qu'ils ont croisée, le groupe rejoint le parking du centre-ville. "Les premiers arrivés ont été accueillis dans une salle. Les autres ont dû attendre dehors, avec une couverture de survie. Mais il n'y en avait pas assez pour tout le monde !" s'indigne-t-elle. La famille a pu rejoindre le camping à 7 h 30, heure à laquelle ils y ont été autorisés.


"Nous avons été abandonnés"

L'incendie n'a fait aucune victime mais aujourd'hui, les parents et leurs enfants de 8, 7 et 4 ans, sont toujours traumatisés par ce qu'ils ont vécu cette nuit-là.

"On n'a pu compter que sur notre chance. S'il y avait eu du vent, on aurait grillé comme des lapins" réagit aujourd'hui la mère de famille.


"L'équipe du camping nous a tout bonnement abandonnés" écrit-elle encore sur Facebook. En revanche elle met en avant la solidarité qui s'est installée entre les voisins du camping. D'autres familles envisagent aussi désormais de porter plainte. Elle se sont retrouvées dans leur colère après un post sur la page Facebook du camping affirmant que l'évacuation s'était bien déroulée et se félicitant qu'aucune victime ne soit à déplorer.

Le propriétaire du camping a joint la famille par téléphone. "Il nous a dit qu'il était désolé. Il a reconnu qu'il y avait un manquement. Il l'a justifié par le fait que le personnel saisonnier n'était pas formé" pour agir dans ces circonstances. "Il se cache derrière le fait qu'il n'y a pas eu de victime physique", ajoute Sophie Le Bras.

Cette famille malouine a écourté ses vacances, repartant de l'île d'Oléron dès le lendemain de l'incendie et a décidé de déposer plainte dès son retour à St-Malo pour "que celà ne se reproduise pas" et pour obtenir une indemnisation pour leurs vacances écourtées de deux jours.

La direction du camping de Boyardville a fait savoir qu'elle ne souhaitait pas s'exprimer publiquement avant que les experts aient rendu leur rapport. Elle explique que les issues de secours étaient bloquées pour éviter toute intrusion.



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