La Commission Nationale du Débat Public a rendu ses conclusions après cinq mois de consultations menées sur le terrain. Elle ne s'oppose pas au projet de parc éolien mais invite à revoir l'implantation.
C'est un "oui mais", ou un "non sauf". La Commission Nationale du débat Public a rendu ses conclusions après cinq mois de consultation sur le projet de parc éolien offshore au large d'Oléron. Elle ne préconise pas l'abandon du projet, très controversé sur l'île, mais elle demande aux pouvoirs publics de revoir leur copie sur la zone où sera construit ce parc offshore. Pour la commission, présidée par Chantal Jouanno, "aucun consentement, même sous de sévères conditions touchant l’environnement et la pêche, n’est envisageable », sauf à éloigner le projet « plus loin en mer ». Le périmètre retenu est contesté par les pêcheurs qui ne pourront pas y travailler et par les associations de défense de l'environnement qui pointent de nombreuses infractions.
C'est ce que retient Christophe Sueur, le maire de Saint-Pierre-d'Oléron. Pour lui il y a des "incohérences dans la méthode" avec notamment une implantation "en plein milieu d'un parc naturel marin avec deux inscriptions en terme de Natura 2.000."
Dans la situation de ces périmètres étendus, on ne peut pas supporter un parc éolien offshore et il est plutôt préconisé un glissement vers le plus large en dehors des zones d'impact Natura 2.000 et des zones de pêche.
Christophe Sueur, maire de Saint-Pierre-d'Oléron
Pour l'élu local, il est temps de voir si un tel projet ne pourrait pas être installé ailleurs en Nouvelle-Aquitaine, dans une zone qui ne soit concernée ni par la pêche ni par des mesures de protections environnementales.
Pour Johnny Wahl, premier vice-président du Comité régional des pêches (CRPMEM) de Nouvelle-Aquitaine, ces conclusions montrent que le moment est venu d'annuler carrément ce projet. Cette décision de de la CNDP est "une bonne nouvelle, mais elle auraient pu aller encore plus loin." Parce que les pêchers seront forcément impactés selon lui.
On essaye de faire croire aux pêcheurs qu'ils pourront travailler dedans, alors que partout dans le monde c'est interdit à la navigation et c'est interdit à la pêche.
Johnny Wahl, premier vice-président du Comité régional des pêches (CRPMEM) de Nouvelle-Aquitaine.
L'État a désormais jusqu'au 28 juillet 2022 pour répondre aux demandes et aux recommandations de la commission. Les opposants de leur côté annoncent qu'ils multiplieront les recours pour empêcher ce parc offshore de voir le jour.