Après les tempêtes, c’est l'hécatombe sur les plages du littoral charentais. Il suffit de faire quelques pas au bord de l’eau pour constater le désastre. Des oiseaux marins morts jonchent le bord de mer.
Après les trois tempêtes successives, Céline, Ciaran et Domingos, c'est le même constat sur les plages de l’île d’Oléron. Des oiseaux marins migrateurs n’ont pas eu le temps d’atterrir en Afrique de l’Ouest.
L’épuisement conjugué à la famine les a conduits sur le littoral, pour se réfugier et se reposer, avant de reprendre le large pour certains mais d’autres ne survivent pas.
Loic JaumatLigue de protection des oiseaux
Plusieurs espèces sont touchées et ce n’est pas un hasard. Cette année, les tempêtes sont arrivées très tôt, même avant l’hiver. À ce moment de l'année, les oiseaux marins migrateurs sont dans le golfe de Gascogne pour descendre vers l’Afrique de l’Ouest pour passer l’hiver.
"Ils ont été pris par surprise si j’ose dire, explique Loïc Jaumat de la LPO (Ligue de protection des oiseaux) de la réserve naturelle de Moëze-Oléron. Au large, les tempêtes étaient bien plus fortes que ce que nous avons pu ressentir à terre".
Épuisement et famine
C’est une certitude, ces oiseaux sont venus à terre pour reprendre des forces. "Dans le golfe de Gascogne où se trouvaient ces oiseaux, les vents ont dépassé parfois les 200 km/h avec des creux de plus de 10 mètres. Ils se sont épuisés pour se maintenir en vol et n’ont pas pu se nourrir correctement", prévient le technicien de la LPO.
"L’épuisement conjugué à la famine les a conduits à terre, sur le littoral, pour se réfugier et se reposer avant de reprendre le large pour certains mais d’autres ne survivent pas. C’est ce qu’on observe en ce moment sur notre littoral”.
L’océanite tempête, une espèce protégée
Depuis quelques jours, les promeneurs observent beaucoup d’oiseaux marins noirs échoués sur les plages. Il s’agit de l’océanite tempête, le plus petit des oiseaux de mer d'Europe, une espèce protégée. On le voit rarement à terre, car c’est un oiseau pélagique, explique la Ligue de protection des oiseaux.
"Si vous en croisez à la plage, vous pouvez les ramasser, ils sont épuisés, et les apporter dans un centre de sauvegarde comme le marais aux oiseaux sur l’île d’Oléron, spécialisé dans ce genre de situation. Les océanites sont à la merci en ce moment des prédateurs comme les chiens qui se promènent avec leurs maîtres sur les plages de notre littoral, indique Loïc Jaumat de la LPO. Il faut absolument tenir son chien en laisse en ce moment, car il pourrait en faire qu'une bouchée, ou en tout cas les abîmer encore plus, surtout les chiens de chasse".
Le centre de sauvegarde du marais aux oiseaux sur l’île d’Oléron donne la démarche à suivre en cas de découverte. "Si l’oiseau est en vie et n’arrive pas à s’envoler, prenez-le dans le creux de vos mains et placez-le dans une boite au sec pour l’amener après nous avoir contacté".
Plusieurs espèces touchées
D'autres espèces d’oiseaux marins s’échouent en ce moment, après ces tempêtes automnales, comme la mouette de Sabine, le phalarope à bec rouge, l’océanite cul-blanc et le labbe.