Depuis le début de la semaine, des images de nuées d'insectes en Charente-Maritime circulent sur les réseaux sociaux. En pleine période de reproduction, cette année, ils sont très nombreux. Un signe que les larves se sont bien développées.
En rentrant chez elle, Delphine Roques, créatrice de Bijou à Saint-Trojan-les-Bains (île d'Oléron), voit une "sorte de fumée". Sa première hypothèse : un feu de forêt, comme il peut y en avoir souvent dans sa commune. Inquiète, elle appelle son conjoint. "Ce sont des moucherons, il y en a partout", la réconforte-t-il.
L'artisane habite l'île depuis cinq ans, mais n'a jamais vu un tel nuage d'insectes.
"Des petits moucherons, il y en a un petit peu chaque année, mais jamais de cette ampleur. Ils étaient des millions, c’était assez impressionnant", s'étonne-t-elle.
Arrivée à la maison, le constat est le même. Sa terrasse est complètement noire de bestioles. Sortant sa main de sa fenêtre, elle en attrape une poignée. Dès le lendemain, leur nombre a diminué, puis l'orage s'est occupé du reste.
Un bon développement des larves
Cette pollution, Mathieu de Flores ne s'en étonne pas. Difficile pour cet entomologiste à l'OPIE (Office pour les insectes et leur environnement) de distinguer l'espèce en question, mais une chose est sûre : elle est en pleine période de reproduction. "C’est généralement sur cette période de l'année qu'on a des émergences massives, c’est relativement classique", assure-t-il.
Au vu de leur nombre important cette année, le chercheur en conclut que les larves se sont bien développées en période hivernale. "Il suffit que les œufs soient très bien développés, avec un très bon taux de survie sur l’année, et on peut avoir ce genre de nuages entiers de bestioles qui sortent en même temps pour se reproduire", ajoute-t-il.
Le nuage serait inoffensif, d'après le chercheur.
"Ce sont des insectes qui ont une durée de vie relativement courte. Les bestioles vont s’accoupler et se reproduire, et très rapidement, vont disparaître."