Le conseil municipal a décidé ce lundi soir de contester en justice la décision rendue par le tribunal administratif de Poitiers lui intimant de déplacer une statue religieuse hors de l'espace public.
Comme un seul homme au secours de Marie. Il n'y a pas eu de voix discordantes ce lundi soir à La Flotte. Le conseil municipal de la petite cité rétaise a voté à l'unanimité pour faire appel de la décision du tribunal administratif de Poitiers qui s'est prononcé le 3 mars dernier en faveur du déplacement d'une statue de la Vierge hors de l'espace public.
"Les 23 élus de la majorité et de la minorité sont tous d'accord pour faire appel, alors c'est ce que nous allons faire" explique le maire de la commune Jean-Paul Héraudeau qui se félicite de cette communion de positions.
Depuis le début, je trouve cette histoire tellement ubuesque. C'est vu et c'est ressenti par la population et les élus. C'est bien.
Jean-Paul Héraudeau , maire de La Flotte
Comme une fontaine ou un banc
Le devenir de cette statue religieuse, érigée à l'entrée de la ville en 1945 pour célébrer le retour des hommes après la guerre, suscite la controverse depuis de nombreux mois. Depuis 2020 très précisément. Cette année-là, un automobiliste percute la statue et l'endommage; la municipalité la fait alors reconstruire à l'identique et la remet en place.
Inacceptable pour l'association de défense de la laïcité Libre Pensée 17 qui se saisit de l'affaire et entreprend de la faire déplacer au motif que la loi de 1905 interdit l'installation de monuments à caractère religieux sur le domaine public. La justice lui a d'ailleurs donné raison.
Une raison que les élus flottais, au premier rang desquels le maire, semblent décidés à ne pas entendre. "Les gens veulent que cette statue reste, ça fait partie de notre patrimoine comme une fontaine ou un banc" argumente Jean-Paul Héraudeau. Fort du soutien de la population locale, il assure avoir reçu de nombreux courriers de sympathie venus de l'étranger. "On parle même de nous dans la presse italienne" s'amuse-t-il.
Une pétition en ligne pour le maintien de la statue a recueilli près de 30.000 signatures. Certains signataires auraient même proposé de participer aux frais de justice engendrés par le vote du conseil municipal. Jean-Paul Héraudeau lui veut croire au miracle : il promet de "nouveaux éléments".