Mardi 15 septembre au matin, à l'heure de son tour d'inspection, un éclusier de Sainte-Marie-de-Ré a découvert une vingtaine de requins pris au piège. Tous les animaux ont pu regagner la mer avec le retour de la marée.
L'écluse à poisson est une tradition millénaire qui se perpétue, essentiellement sur les îles de Ré et Oléron, grâce à des bénévoles qui, contre vents et marées, entretiennent quotidiennement ces ancestraux systèmes de pêcherie côtière. Claude Faille est de ceux-là qui, mardi matin, allait, comme prévu, assurer sa permanence à "La Jalousie", jolie nom pour une écluse. Mais quelle ne fût pas sa surprise de découvrir une meute de requins en train de se débattre dans les flaques et sur le sable. Immédiatement, il alerte son chef d'écluse ainsi que les éco-gardes de la Communauté de communes. Les animaux sont en danger.
L'eau baissait, ils se débattaient bien sûr, ils manquaient d'eau et d'oxygène et peu à peu, on a été obligé de les arroser.
Quand on est arrivé sur site, les éclusiers regardaient que les poissons soient bien encore un petit peu dans l'eau. Le rôle des éco-gardes a été de créer un courant au niveau des branchies des requins. Certains commençaient à ne plus très bien ventiler. Heureusement, la marée n'était pas loin et c'était un petit coefficient. Si ça avait été un gros coefficient, il aurait fallu entreprendre des mesures plus importantes pour leur faire passer le mur.
Il s'agit en fait de requins-hâ, une espèce considérée comme vulnérable par l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature. Pour les sauver d'une hypoxie fatale, tout le monde s'est mobilisé pour déplacer les individus dans des flaques plus profondes et les asperger d'eau de mer au niveau des branchies en attendant la marée. Le requin-hâ aussi appelé "chien de mer" par les pêcheurs professionnels est une espèce commune sur le littoral français. Ils sont vingt-et-un à s'être faits piéger dans l'écluse. Les plus petits mesurent 70 cm, les plus grands 1,5 m. Tous retrouveront le large, sûrement un peu stressés par cette mésaventure.
Un événément rare auquel ont assisté Marie-Eve Constans et Joël Bouchon :