Pour être un bon navigateur, il faut avoir un bon routeur. François Gabart, qui va tenter de battre le record du tour du monde en solitaire, a donc choisi la «Rolls Royce » des routeurs : Jean-Yves Bernot.
Il ausculte les cartes comme une voyante… Et pourtant ce n’est pas de la magie, c’est de la science. Jean-Yves Bernot étudie la météo, sous tous ses aspects. Pour la tentative de record de François Gabart, celui du tour du monde en solitaire, il devra définir avec lui la meilleure trajectoire à prendre.
« Nous on ne cherche pas à savoir s’il pleut dans 8 jours. On cherche à savoir si le type de situation qu’on reconnaît et qu’on a étudié est propice à battre le record. », décrypte l’expert, auteur de plusieurs livres sur la météo.
Intervenant : Jean-Yves Bernot, routeur.
Reportage : Eric Vallet, Joël Bouchon
Le routeur chatelaillonais prévoit un début de parcours sans trop d’embuches : « L’idée c’est de descendre le plus vite possible jusqu’à l’équateur et, si possible, de faire une bonne traversée de l’Atlantique Sud ».
Attendre le bon moment
C’est vers l’Antarctique, les choses se corsent. Car les navigateurs ne font pas seulement face à des courants, de la houle ou des vents violents. Ils affrontent aussi… des bouts d’iceberg. Pour les éviter, Jean-Yves Bernot a déjà prévu une carte évaluant la zone à éviter autour du continent gelé.
Une autre des missions du routeur - et sûrement la plus déterminante - est de déterminer le jour du départ de cette grande traversée, une fenêtre de tir qui peut être serrée. Pour l'instant notre expert est formel : l'oiseau bleu ne prendra pas son envol avant huit jours.
Pour son record en 49 jours et 3 heures Thomas Coville avait bénéficié de conditions météo exceptionnelles, François Gabart devra retrouver les mêmes. Jean Yves Bernot peut l'y aider, même si notre homme ne fait pas la pluie et le beau temps.