Bloqués au Maroc pendant le coronavirus : "Le bateau vient de partir, j’ai le sourire jusqu'aux oreilles !"

Corinne Gaillard était en voyage dans ce pays du Maghreb, avec son mari, à bord de leur fourgon quand le confinement a été ordonné au royaume du Maroc. Alors, au Sud du pays, le couple d'Oléronnais va attendre son rapatriement de longues semaines.

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Ce vendredi marque la fin de leurs mésaventures. Levés à cinq heures, ils ont enfin pu, avec leur véhicule, embarquer à bord. Ce ferry les emmène à Malaga, en Espagne. Ils n’ont pas de quatorzaine à observer. En revanche, ils sont obligés de prendre l’autoroute immédiatement, une nuit est possible sur une aire de repos.

Le bateau est plein, ils n’ont pas arrêté de charger des véhicules, A bord avec nous il n'y a que des campings-caristes français, il me semble… C’était impressionnant, ça a mis trois heures. Et ils ont refermé les grilles sans pouvoir prendre tout le monde. Certains ont attendu comme nous mais ils restent à quai…

 

Le prochain bateau sera pour demain. C’était un point de blocage important de ces dernières semaines. Au début du confinement, seule la compagnie italienne GNV propose des billets retours, via les consulats. Il faut absolument disposer d’un billet pour obtenir ensuite une autorisation de circuler jusqu’à Tanger. Mais tous les camping-caristes français que nous avons pu joindre nous racontent la même histoire, leurs billets seront systématiquement annulés.

C’était un incroyable cafouillis, on ne connaissait pas la règle du jeu. GNV, c’est un scandale, ils ont fait de la trésorerie sur notre dos. Il fallait s’inscrire sur des listes de rapatriement, acheter des tickets de ferry. Quand les billets étaient annulés, faire prendre en compte un avoir… Il y a encore énormément de gens coincés ! Sans téléphone, ni internet, on ne peut rien faire.

Au début de cette crise du camping-car, les autorités marocaines avaient estimé le nombre de camping-caristes étrangers à 15. 000. Ils seraient encore 3.000 aujourd’hui.

Il faut essayer de garder la tête froide. Tous autant qu’on est, une fois qu’on s’est retrouvés confinés. Tout le monde a joué le jeu, est resté tranquille. Ensuite, pour organiser notre retour, j’ai le sentiment que les autorités françaises ont fait plus de bazar qu’autre chose. C’était incompréhensible. A tel point que nos enfants pouvaient penser qu’on se débrouillait comme des manches, mais non c’était pas ça…

Maintenant, ce que redoute Corinne Gaillard, c’est qu’une fois rentrés, tout le monde oublie.

On passe l’hiver au soleil, donc on n’a pas à se plaindre. Des retraités ? Tout le monde s’en fout. Moi je pense qu’il y a des choses qu’on ne sait pas. Des conflits d’intérêts ?

Une fois mises en place d’autres compagnies maritimes, l’horizon s’est éclairci. Il a toutefois fallu patienter encore pendant cinq jours sur un parking d’autoroute aux abords de Tanger, avec interdiction formelle de se rendre où que ce soit. Avec, en bonus, un dernier imbroglio autour du paiement du billet. La réservation est faite par carte bancaire au téléphone, et le lendemain, arrive une relance, il faut confirmer le paiement…

Heureusement, les gens, pris individuellement, étaient accueillants, serviables et gentils… Le bateau vient de partir, j’ai le sourire jusqu’aux oreilles !

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