La Charente-Maritime fait figure de mauvais élève : la croissance des dépenses de l'Assurance maladie dues aux arrêts de travail est plus forte que dans le reste du pays. La CPAM met en place des opérations de contrôle pour s'attaquer "aux comportements déviants".
La Caisse primaire d'assurance maladie constate une hausse constante des dépenses liées aux arrêts de travail, alors même que la population active stagne. En Charente-Maritime, cette croissance est encore plus marquée que dans le reste du pays : + 5,6% depuis quatre ans, contre 3,9% sur l'ensemble du territoire. 84 milllions d'euros d'indemnités journalières ont ainsi été déboursés dans le département par la CPAM en 2016.
Un actif sur quatre a eu recours à un arrêt de travail indemnisé en 2016, un chiffre là encore en progression. Cette tendance à la hausse est renforcée par un phénomène nouveau : l'augmentation des arrêts de plus de 6 mois, qui explique près de 50% de la croissance des dépenses de l'Assurance maladie ces quatre dernières années.
Des contrôles accrus
Auparavant, les longues maladies concernaient presque uniquement les personnées âgées mais, depuis cinq ans, toutes les tranches d'âges sont concernées. Les pathologies psychiatriques (dépression, burn out, etc.) n'ont cessé de progresser durant cette période.Face à la forte croissance des indemnités jounalières, l'Assurance maladie a mis en place un plan de réduction de dépenses, qui pourrait permettre une économie de 782 000 euros en 2017. Pour arriver à ces fins, le gouvernement préconise des actions de contrôle plus assidues auprès des assurés.
Dix médecins conseils sillonnent le département à la recherche des arrêts de travail douteux. Plus de 22 000 contrôles ainsi ont été effectués l'an passé, "dont 3776 ont débouché sur une fin de versement des indemnités journalières", précise la CPAM.