Chaque été, des familles au grand cœur accueillent des enfants défavorisés pour des vacances à la mer en Charente-Maritime. L'association lance un appel aux volontaires pour le mois de juillet 2022.
"Quand elles débarquent, ça chamboule la maison. Comme deux tornades" lâche Cathy Chêne dans un éclat de rire. À 56 ans, cette habitante d'Andilly-les-Marais près de La Rochelle fait partie des fidèles de l'opération "Familles de vacances" du Secours Populaire en Charente-Maritime.
Chaque mois de juillet depuis maintenant six ans, elle accueille Mégane et Hawa, deux jeunes filles originaires de la région parisienne. "Même si cela ne dure que quinze jours l'été, je les vois grandir, je suis leur scolarité, je me sens impliquée" nous confie cette maman d'un grand garçon de 33 ans, éducatrice spécialisée de profession.
Les deux adolescentes avaient huit ans lors de leur premier séjour en Charente-Maritime, elles en auront quatorze l'été prochain. Et comme à chaque fois, c'est chez "Big Mama" - le surnom qu'elles ont donné à Cathy- qu'elles souffleront leurs bougies.
C'est notre petite parenthèse, comme des copines de vacances. Elles ne sont pas en déficit affectif, elles ont ce qu'il leur faut chez elles. Moi ce que j'ai à leur donner, c'est une bouffée d'air, un autre lieu et la possibilité de se distraire.
Cathy Chêne
Des cases à cocher
Comme Cathy Chêne, ils sont une douzaine à se porter ainsi volontaire chaque été pour le Secours Populaire de Charente-Maritime. Ces bons samaritains ouvrent leur maison et donnent de leur temps pour permettre à des enfants défavorisés venus de Paris de connaître les joies des vacances au bord de la mer.
"En 2020, l'opération n'a pas pu avoir lieu à cause du covid. Et en 2021, cela a été compliqué" explique la co-secrétaire départementale du Secours Populaire en Charente-Maritime. Cette année, l'association caritative espère un retour "à la normale". Elle lance donc un appel pour recruter de nouveaux bénévoles disponibles du 11 au 25 juillet. "Plus on aura de familles, plus on pourra recevoir d'enfants" argumente Dalila Benboukha.
S'il n'est pas nécessaire de disposer d'une villa avec piscine ou d'une vue mer pour devenir "famille de vacances", il y a toutefois quelques cases à cocher, au premier rang desquelles figure "l'envie de faire plaisir". Et sur ce point l'entente familiale est indispensable. "Il faut que tous les membres de la famille qui accueille l'enfant soient d'accord pour faire cette démarche" détaille Dalila Benboukha qui rappelle que la démarche se veut solidaire et bénévole.
Des liens qui se créent
Françoise Auzenet en a beaucoup discuté avec son mari et sa famille avant de se lancer. À 68 ans, cette préparatrice en pharmacie à la retraite était depuis quelques temps très désireuse de s'occuper d'un "petit", ses petits-enfants étant eux "devenus grands".
Ses craintes que "cela se passe mal" dissipées, elle a sauté le pas l'été dernier et elle ne le regrette pas. Attobra est venu passer quinze jours dans la maison familiale à La Rochelle, et durant ces deux semaines, le garçonnet de 7 ans et sa "mamie" du bord de mer ont noué de vrais liens affectifs.
On lui a fait découvrir la mer, la plage, on lui a appris à nager, on a beaucoup joué, on l'a emmené à des concerts, au zoo, à l'hippodrome.. On a aussi fait plein de pique-nique, il ne connaissait pas ça.
Françoise Auzenet
Éviter les erreurs de castings
Très expérimenté dans l'organisation de cette opération qui vise à faire du droit aux vacances un axe primordial de lutte contre la précarité, le Secours Populaire s'attache à ne pas faire "d'erreur de casting" dans le recrutement des familles. Tout est donc vérifié avec minutie.
Du casier judiciaire vierge pour tous les adultes composant la cellule familiale aux petits détails pratiques, les bénévoles se rendent toujours sur place pour constater de visu que l'enfant sera accueilli en toute sécurité, quelle que soit son origine ou sa couleur de peau. "Ce n'est pas un projet à prendre à la légère" prévient Lucie Forsans du comité départemental du Secours Populaire, "il implique un certain nombre de responsabilités."
Des responsabilités que onze familles de Charente-Maritime avaient accepté d'endosser l'été dernier. L'association en espère au moins autant, voire plus pour l'été à venir. Cathy Chêne, elle, a pris sa décision. Elle va resigner sans hésiter pour retrouver Mégane et Hawa, elle a deux anniversaires à fêter. Quant à Françoise Auzenet, elle réfléchit déjà au programme du prochain séjour d'Attobra. "Mon mari et moi allons lui apprendre à faire du vélo" confie-t-elle, "c'est un petit garçon vraiment adorable".
Contact et renseignements pour devenir "Familles de vacances" :
- Tél : 05.46.50.52.82
- du lundi au vendredi ·9h - 12h et 14h - 17h
- Mail : contact@spf17.org