Le procureur de la République de La Rochelle a ouvert une information judiciaire du chef de tentative d'assassinat par ex-conjoint à l'encontre d'un homme originaire de Bretagne qui tentait de retrouver son ex-compagne. Il avait l'interdiction d'entrer en contact avec elle.
Les gendarmes de la Charente-Maritime ont-ils permis d'éviter un nouveau féminicide en France ? Ils ont interpellé lundi 15 janvier, à Saint-Denis-d'Oléron (Charente-Maritime), un homme porteur d'une arme de poing chargée de calibre 6.35 mm dans le véhicule à bord duquel il circulait, non loin de l'entreprise où travaille son ex-compagne, récemment installée sur l'île d'Oléron.
Victime de violences conjugales
Le contrôle de cet homme originaire de Bretagne, dont l'âge n'a pas été précisé, a été permis grâce à l'alerte donnée par l'employeur de cette femme, décrite dans un communiqué d'Arnaud Laraize, procureur de la République de La Rochelle, comme "victime de violences conjugales".
L'employeur reconnait l'homme grâce à des images d'un système de vidéo surveillance de l'entreprise
Procureur de la République de La RochelleCommuniqué
Ce jour-là, elle ne travaille pas. L'employeur reconnait l'individu "en le comparant à des captures d’images issues d’un système de vidéo protection interne de l’entreprise".
Trois jours plus tôt, déjà, le 12 janvier, la victime avait signalé que son ex-conjoint avait "retrouv[é] sa trace" et qu'il s'était présenté "sur son lieu de travail". La victime savait, en effet depuis le mois de décembre, que son ancien conjoint cherchait "à la retrouver par tout moyen".
Dans son communiqué, le procureur de la République précise que, dès le lendemain, "le 13 janvier, la victime prév[enait] la gendarmerie de St-Pierre d’Oléron. Le parquet de La Rochelle et le parquet de Brest, en charge du dossier, [étaient] avisés."
Alertés par l'entreprise de la nouvelle visite de l'ex-conjoint violent, les gendarmes se rendent sur place dans la journée du 15 janvier, mais n'ont d'abord pas retrouvé la trace de l'homme, déjà "placé en garde à vue puis sous contrôle judiciaire strict avec interdiction d'entrer en contact dans l'attente de son jugement".
Des patrouilles pour retrouver l'ex-conjoint
Les forces de l'ordre réalisent plusieurs patrouilles sans succès dans le secteur. Dans son communiqué, le procureur précise qu'"un véhicule de couleur sombre avec de la buée sur les fenêtres et une plaque d’immatriculation qui provient de Bretagne attire leur attention. Ils en déduisent qu’il pourrait s’agir de la voiture de l’individu, contrôlent le véhicule et demandent à l’homme se trouvant au volant de sortir et de décliner son identité. Il s’avère qu’il s’agit bien de l’individu recherché, qui est alors interpellé."
Le parquet de La Rochelle salue le signalement immédiat par l'employeur de la victime et le professionnalisme des militaires de la gendarmerie d'Oléron
Procureur de la République de La RochelleCommuniqué
L’homme déclare alors "spontanément aux gendarmes qu’il est en possession d’une arme qui se trouve dans son véhicule" et qui est alors retrouvée chargée.
L'individu est ensuite placé une nouvelle fois en garde à vue et déclare rapidement aux enquêteurs qu’il avait "l’intention de tirer une balle dans la tête de son ex-compagne et s’en tirer une après dans la pharmacie".
À la suite de ses déclarations, le procureur de la République de La Rochelle "ouvre le 17 janvier 2024 une information judiciaire des chefs de tentative d'assassinat". L'homme est alors "placé en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention".
La victime avait été l'objet de violences conjugales en novembre 2023 en Bretagne et avait depuis trouvé un emploi sur l'île d'Oléron.
Ce soir, "le parquet de La Rochelle salue le signalement immédiat par l'employeur de la victime et le professionnalisme des militaires de la gendarmerie d'Oléron".