Fin de vie : "Emmanuel Macron a parlé d'une loi de progrès, c'est une évolution notable", selon le député Olivier Falorni

Dans une interview à France 3, le député de Charente-Maritime, Olivier Falorni, note que la loi sur la fin de vie est désormais considérée par le président de la République comme "une loi sociétale de progrès". Il s'agit, pour le député, d'une avancée importante ouvrant la voie à un prochain projet de loi. Il est l'invité de France 3 Poitou-Charentes mercredi 17 janvier à 19 h 15.

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France 3 Nouvelle-Aquitaine : Vous avez remis au Premier ministre, Gabriel Attal, lundi, la lettre transpartisane des députés sur la fin de vie. Dans sa conférence de presse, mardi soir, le président de la République n'en a pas fait un sujet important de son intervention. Comment l'interprétez-vous ?

Olivier Falorni : Je vais mettre un petit bémol d'entrée : il l'a évoquée, certes, très brièvement. Mais à deux reprises, il a parlé de loi de progrès concernant la fin de vie. À deux reprises. Ce qui est important. Jusqu'à présent, il n’avait pas associé une loi de fin de vie à la notion de progrès. Il l’a dit deux fois : "une grande loi de progrès concernant la fin de vie". Donc ça a été évoqué. Quand vous évoquez la notion de progrès par rapport à une loi, on voit bien l’importance qu'on y accorde.

(...)

Cette loi sur la fin de vie sera abordée largement dans le cadre du discours de politique générale du Premier ministre, Gabriel Attal.

Olivier Falorni

Député de la Charente-Maritime

Ce qu'on a pu constater hier, c'est que le président de la République et le Premier ministre ont fait une répartition des rôles très claire. Le président de la République a déterminé un cap, des grandes ambitions sur ce qu'il appelle le réarmement républicain, économique, etc., mais il n’est pas rentré dans le détail du calendrier législatif des mois à venir, car ça, ça relève du discours de politique générale de Gabriel Attal qu'il fera le 30 janvier. Ce que je sais, pour avoir échangé avec lui lundi, c'est que cette loi sur la fin de vie sera abordée largement dans le cadre de son discours de politique générale. Ça s’inscrit dans une répartition des rôles, des attributions. Donc, je ne suis pas surpris qu’il ne soit pas rentré dans le détail d’une loi, car c'est la mission du chef du gouvernement. Par ailleurs, si un journaliste l'avait interrogé, et je sais que plusieurs voulaient l'interroger sur le sujet, il aurait répondu.

On est passé à une loi sociétale de progrès.

Olivier Falorni

Député de la Charente-Maritime

France 3 : Le président de la République a souvent été présenté comme hésitant sur le sujet. Il y a donc une évolution ?

Olivier Falorni : Quand vous dites que la loi sur la fin de vie est une loi de progrès, beaucoup est dit. La notion de progrès est une notion positive. Vous savez, le président, dans ses propos, est souvent revenu sur l’importance de deux notions : l'ordre et le progrès. C'est une notion qui vient d’Auguste Comte et qui fait qu'on dit qu'il n'y a pas d’ordre sans progrès, pas de progrès sans ordre. Le président de la République a axé son intervention sur la notion d’ordre et rappelant qu’il n’y avait pas d’ordre sans progrès et, en évoquant la fin de vie, il a très clairement parlé de ce que pouvait représenter le progrès dans les mois qui viennent. C’est une évolution très notable. On passe ainsi de ce qui pouvait être considéré autrefois comme uniquement une loi de santé, à, ensuite, une loi sociétale, et aujourd’hui, à une loi sociétale de progrès. Je préfère qu’un président de la République, plutôt que de disserter des minutes sur un texte de loi alors que ce n'est pas sa mission, résume en trois mots une loi, un sujet, que, à titre personnel, je défends depuis longtemps et que j'ai toujours considéré comme une grande loi sociétale de progrès qui marquerait ce début de siècle.

Dans le contexte politique actuel, il est notable d'avoir des députés de neuf groupes parlementaires qui sont d'accord pour cosigner un texte et demander une loi, de LFI à LR.

Olivier Falorni

Député de la Charente-Maritime

>> A lire aussi : "J'ai décidé de mourir", documentaire d'Antoine Laura

France 3 : Lors de votre échange avec Gabriel Attal, avez-vous senti une oreille attentive ? Que vous a-t-il dit ?

Olivier Falorni : Gabriel Attal est très clairement en faveur de cette loi et de cette avancée sociétale. Et d’ailleurs, il a l’a exprimé publiquement dans le passé. Pas dans sa fonction de PM, pas encore. Mais en 2021, il avait pris position très explicitement sur un droit à mourir. C'est aussi pour moi, et je l'espère pour lui, une loi qui peut marquer la patte Attal, c'est-à-dire de pouvoir justement porter cette deuxième jambe de la politique telle qu’elle est définie par Emmanuel Macron, c'est-à-dire d’avancer sur la jambe de l’ordre et aussi, sur la jambe du progrès. Gabriel Attal a un parcours qui s’inscrit dans une démarche progressiste. Il a l'occasion à travers ce texte de l'illustrer et de le concrétiser. Je savais par avance qu’il serait très réceptif à cette demande. Il avait lu la tribune très attentivement avant que je lui remette la lettre, lundi. Il avait été très sensible au fait que ce soit une démarche transpartisane. Car, dans le contexte politique actuel, avoir des députés de neuf groupes parlementaires qui sont d'accord pour cosigner un texte et demander une loi, de LFI à LR – que des députés de tous ces groupes parlementaires se mettent d’accord ! – je me suis efforcé pour que ces collègues-là se retrouvent sur une base constructive, il est notable que l’on se soit mis d’accord pour demander à ce que ce texte soit voté en 2024 et que l’on puisse enclencher ce processus. Il faut que la première lecture de ce texte à l'Assemblée nationale ait lieu avant l’été.

Olivier Falorni est l'invité de Ici 19/20 en Poitou-Charentes à 19 h 15, mercredi 17 janvier 2024.

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