"Un ennemi du peuple" du dramaturge norvégien Henrik Ibsen est en représentation ce mardi et mercredi sur la scène de La Coursive à La Rochelle. La mise en scène est signée Jean-François Sivadier qui sublime la résonance de la pièce avec l'actualité.
Le metteur en scène Jean-François Sivadier s'empare de Un ennemi du peuple, l’oeuvre d’Ibsen.
Grâce à une lecture toute en ambivalence, il dresse le portrait d’une époque, la nôtre, en proie à des vents contraires qui menacent de la faire chavirer.
La pièce a été créée à la MC 2 de Grenoble.
Jean-François Sivadier est un comédien, auteur et metteur en scène de théâtre et d'opéra.
Il a été formé comme comédien au Centre théâtral du Maine, puis élève du Théâtre national de Strasbourg.
La pièce est jouée sur la scène de La Coursive à la Rochelle mardi et mercredi de cette semaine.
"Un ennemi du peuple" est une pièce dramatique en cinq actes
Avec Hedda Gabler et Une maison de poupée, il s’agit de l’une des œuvres les plus célèbres du dramaturge norvégien. Publiée en 1882, elle est jouée pour la première fois en janvier 1883 à Oslo.
L'histoire
Le docteur Stockmann découvre que les eaux de la station thermale de son village sont contaminées. Il se met donc en devoir de prévenir le public. Mais pour remédier au mal, des travaux dispendieux seraient nécessaires. Aussi la municipalité, dont le maire n’est autre que le propre frère du docteur, tente de faire taire Stockmann.Ce dernier, qui s’attendait naïvement à ce que les gens du village lui témoignent gratitude et reconnaissance, voit plutôt les villageois se liguer contre lui. Il perd peu à peu sa clientèle, sa maison est assiégée ; il est devenu un « ennemi du peuple » qui enfin déclare que « l'homme le plus fort du monde est aussi celui qui est le plus isolé » contre la tyrannie de la majorité.
Jean-François Sivadier était ce mardi en répétition à La Rochelle.
Pour le metteur en scène, Ibsen est l'inventeur du théatre moderne. Il considère que la pièce a une résonnance particulière avec l'actualité des gilets jaunes.
Le point essentiel, c'est le quatrième acte. Nous, on a changé un peu le texte d'Ibsen pour rendre la question plus brûlante du droit à user de la violence comme légitime défense.
Ecoutez l'interview de Jean-François Sivadier, il répond aux questions de Yann Salaün.
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