C'est l'une des conséquences en marge de la hausse du coût de la vie. Les abandons de chevaux augmentent, car leur entretien coûte cher. Les refuges sont saturés par l'afflux d'équidés. Ils manquent eux aussi d'argent, pour fonctionner.
Le refuge pour équidés de Château d'Oléron (Charente-Maritime) est débordé. Soixante-quatre animaux (dont des ânes) y sont pensionnaires, soit deux fois plus que la capacité d'accueil.
Sweet est l'un des derniers arrivés. Cet ex-pur sang, réformé des courses hippiques, leur a été rendu.
Les gens qui l'avaient racheté, malheureusement, s’en sont séparés. La petite qui s’en occupait ne voulait plus le monter etc. Donc ils ne voulaient plus continuer à payer pour lui.
Eurydice GaurierPalefrenier soigneur à l'association de protection des ânes et des chevaux
Refuge en danger
L'inflation pousse à l'abandon. Clovis a été retrouvé dernièrement dans un marais. Mais aujourd'hui, le lieu qui l'a sauvé est en danger. Augmentation du prix des denrées alimentaires, des soins, ces chevaux coûtent de plus en plus cher, aux particuliers comme aux refuges. Désormais, plus aucun cheval n'est accueilli sur place. Alors, la présidente sollicite des familles d'accueil.
Par leur biais, quelques adoptions se font, sans passer par le refuge. Une solution insatisfaisante :
Nous n’avons pas forcément toutes les compréhensions. On ne connaît pas la famille qui va adopter ni l’animal et c’est beaucoup plus compliqué pour arriver à faire des couples harmonieux.
Katia MorgatPrésidente de l'association de protection des ânes et des chevaux
Du temps et de l'argent
Christine Vissac a adopté Alex il y a quelques années. Aujourd'hui encore, de nombreuses cicatrices sont visibles sur ces pattes. Elle a trois chevaux en pension actuellement : "Ça me tenait à cœur d'aider le refuge. C'est une goutte d'eau, mais c'est déjà ça."
J'ai peur que la crise économique aggrave la situation. Les gens veulent tout sans se rendre compte de l'engagement. Faut en avoir envie ! Ca prend du temps.
Christine VissacPropriétaire de chevaux
Du travail, les deux salariés du refuge n'en manquent pas, contrairement à l'argent. Difficile aujourd'hui d'assumer son coût de fonctionnement : 150.000 euros l'année. Pour s'en sortir, l'association a lancé un appel aux dons.