Ce samedi matin, des militants et citoyens ont défilé dans les rues rochelaises à l'occasion de la marche nationale pour le climat. Une manière de tenter, à moins d'un mois de la présidentielle, d'attirer l'attention sur les questions écologiques.
Loin des fortes mobilisations de 2018 et 2020, la marche de ce samedi matin à La Rochelle n'a réuni qu'une cinquantaine de personnes, dont des membres de Greenpeace et du collectif "Ensemble pour le climat et les vivants".
Peut-être un signe que les questions climatiques ne sont plus au cœur des préoccupations des Français en ce mois de mars marqué par la guerre en Ukraine, la baisse du pouvoir d'achat et l'approche de l'élection présidentielle ? C'est justement ce que souhaitaient dénoncer les manifestants et manifestantes présents : "le deuxième volet de la sixième étude du Giec [le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat] a été diffusé le 28 février dans un silence médiatique assourdissant," alerte Emmanuel Piaud, l'un des organisateurs de la manifestation, "donc c'est acté par ce rapport, le réchauffement climatique est beaucoup plus rapide que prévu, donc l'urgence est d'autant plus importante."
Dans les pas de la convention citoyenne pour le climat
Les participants à cette marche ont sillonné les rues rochelaises, munis de pancartes reprenant les propositions de la convention citoyenne pour le climat. Pour rappel, cette convention avait réuni 150 personnes tirées au sort entre octobre 2019 et juin 2020, pour étudier les enjeux climatiques et formuler des idées pour réduire d'au moins 40% les émissions de gaz à effet de serre en France.
C'est nous les citoyens qui devons leur rappeler que ça nous importe vraiment, parce que notre avenir, lui, en dépend
Emmanuel Piau, organisateur du collectif Ensemble pour le climat et les vivants de La RochelleOlivier Riou et Marc Millet - France 3
Parmi ces propositions, on pouvait lire l'harmonisation et l'élargissement des tarifs solidaires pour les trains TER, l'obligation du recyclage de tous les objets en plastique et la suppression de tous les plastiques dès 2023, ou encore le soutien des circuits courts et respectueux de l'environnement par la commande publique. En juin 2020, la convention citoyenne pour le climat avait partagé 149 mesures pour lutter contre le dérèglement climatique, mais seules 46 d'entre elles ont été reprises dans le projet de loi "climat et résilience", dont seulement dix dans leur intégralité.
Les manifestants et manifestantes rochelais ont donc choisi de brandir ces idées pour sensibiliser les passants aux enjeux écologiques : "Si personne ne veut en parler" reprend Emmanuel Piau, "si on n'en entend pas parler dans les médias et si les candidats sont apparemment avares de lancer un débat national sur la question, c'est nous citoyens qui devons leur rappeler que ça nous importe vraiment, parce que notre avenir, lui, en dépend."
Ce samedi 12 mars, près de 145 marches étaient organisées à travers la France, avec un objectif : remettre l'écologie au cœur de la campagne pour l'élection présidentielle.