Le PS entame ses travaux à La Rochelle en pleine crise chez les écologistes

La grand-messe annuelle des socialistes à La Rochelle s'ouvre ce vendredi avec pour toile de fond les difficiles alliances, aux régionales de décembre, avec les partenaires de gauche, dont les écologistes, qui affrontent une nouvelle crise avec les départs de François de Rugy et Jean-Vincent Placé.

L'université d'été du parti socialiste accueille, sur le thème "agir en commun", une vingtaine de ministres et secrétaires d'État, une large partie de la direction du parti et près de 4.000 militants, pour trois jours de débats. Sur le papier, trois axes importants : la conférence sur le climat de décembre, les élections régionales et la République.

Les travaux s'ouvriront ce vendredi après-midi avec plusieurs conférences plénières sur la Cop21 (future conférence sur le climat à Paris). Un sujet pas anodin, puiqu'au-delà de l'enjeu principal -parvenir à un accord avec 195 pays-  se cache l'objectif de gagner le coeur de l'électorat écologiste, voire de reconquérir celui des socialistes, les régionales se déroulant au même moment (6 et 13 décembre).

Les régionales, justement, occuperont aussi une bonne part des débats, avec de nombreux ateliers et un rendez-vous, samedi, avec plusieurs candidats têtes de liste dans trois régions - Claude Bartolone, Carole Delga et Pierre de Saintignon. Un scrutin qui s'annonce périlleux pour les socialistes qui ont subi des défaites lors de toutes les élections depuis 2012 (municipales, européennes, sénatoriales, départementales) et ont beaucoup à perdre (ils contrôlent toutes les régions métropolitaines, sauf l'Alsace).

En outre, les alliances avec les partenaires (radicaux et écologistes) s'avèrent compliquées, le parti écologiste se déchirant entre partisans de l'autonomie ou d'un rapprochement avec le Front de gauche et défenseurs de listes communes avec le PS. C'est d'ailleurs parce que profondément opposé à des alliances avec le FG (prévues dans cinq régions) et jugeant que sa formation subit "une dérive gauchiste" que le député EELV François de Rugy, co-président du groupe écologiste à l'Assemblée, a claqué la porte de son parti jeudi, rejoint ce matin par Jean-Vincent Placé.

Macron absent 

Une décision qui a ravi le secrétaire d'Etat Jean-Marie Le Guen, qui est allé jusqu'à souhaiter "qu'il puisse bientôt nous rejoindre", louant "un homme de talent". François de Rugy est partisan d'un retour des écologistes au gouvernement et d'un candidat unique de la gauche modérée à la présidentielle.

Le Premier ministre Manuel Valls clôturera les travaux dimanche, après un premier passage hier jeudi lors d'une réunion d'élus socialistes et une autre des secrétaires nationaux (exécutif du parti). Mais dès jeudi, les débats ont commencé non loin de La Rochelle. Le "pôle des réformateurs" (aile droite) a ainsi accueilli à Léognan (Gironde) le ministre de l'Économie, Emmanuel Macron, venu plaider sa vision de "réformes au coeur même du progressisme".

Le ministre est en revanche le grand absent de La Rochelle : lui affirme qu'il n'a pas été invité quand le PS assure que ses "thématiques n'étaient pas à l'ordre du jour du programme des plénières". Les "frondeurs" et l'aile gauche du PS se sont, eux, retrouvés à Marennes (17) pour leur propre rentrée, et ont fait savoir qu'ils continueraient à peser dans les débats et auprès de l'exécutif, notamment lors de l'examen du budget 2016 à l'automne.

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