Olivier Falorni : "Il faut faire vite pour sauver le secteur du tourisme"

Le député de la Charente-Maritime vient d'adresser une question écrite au gouvernement. Il alerte sur les conséquences économiques de la crise du coronavirus et du confinement sur le secteur du tourisme. En Charente et Charente-Maritime, les pertes s'élèvent déjà à 270 millions d'euros.

Pour comprendre l'enjeu de la question, il faut d'abord avoir en tête ces quelques chiffres : en Charente et Charente-Maritime, le secteur du tourisme représente 16.700 emplois et plus de 5.000 entreprises.
Son chiffre d'affaires annuel s'élève à 1,9 milliard d'euros.

C'est un secteur déterminant, des activités extrêmement décisives pour notre territoire. Les pertes ont déjà été évaluées à 270 millions d'euros.
Olivier Falorni, député (DVG) de la Charente-Maritime

"Le constat est très préoccupant," poursuit le député qui siège à la Commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale. A ce titre, et avec un groupe de travail constitué sur le sujet, il a auditionné il y a quelques jours Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'Etat chargé du tourisme. Les mesures annoncées lui semblent positives mais insuffisantes.

"Par exemple, de nombreuses entreprises ont des difficultés à obtenir les prêts pourtant garantis par l'Etat auprès de certaines banques. Et pourtant dans la plupart des cas, il faut faire vite !"
"La saison estivale arrive, et l'on sait d'ores-et-déjà que les grands événements culturels, sportifs... sont annulés. Il est évident que les mesures de soutien d'urgence seront à prolonger bien au-delà du déconfinement, notamment pour les entreprises les plus fragiles."

Aider les aménagements sanitaires

"Et puis il faut qu'il y ait un accompagnement des aménagements sanitaires à faire dans les infrastructures touristiques demain. Même si on déconfine, la vie ne sera plus la même cet été dans les restaurants, dans les hôtels, dans les campings... et il y aura un aménagement sanitaire à faire. La filière doit être accompagnée."

"Les assurances doivent jouer le jeu"

"On a obtenu une augmentation du fonds de solidarité, on veut un fléchage d'une partie du fonds de solidarité vers le tourisme et qu'on ait des compagnies d'assurances qui jouent le jeu."

Aujourd'hui on a un vrai problème d'implication des assurances.
Moi j'avais demandé la reconnaissance d'un état de catastrophe sanitaire, à l'image des mesures liées à l'état de catastrophe naturelle, parce qu'aujourd'hui la perte d'exploitation n'est pas couverte par les contrats d'assurance.

"On a obtenu que la Fédération Française de l'Assurance qui hier ne mettait que 200 millions d'euros au fonds de solidarité en mette 400... franchemement c'est très très insuffisant! Pour eux c'est une goutte d'eau !" s'agace Olivier Falorni. 
"Il faut a minima que cette participation atteigne 1 milliard d'euros, et j'attends un dégrèvement ou un remboursement des primes d'assurances qui corresponde à la durée de fermeture des établissements, ça me paraît être le minimum."
 


Inquiétudes pour les bars, les restaurants, les campings

Les restaurants et les bars, ont été les premiers à devoir fermer en mars, ils risquent d'être les derniers à pouvoir rouvrir.

Parmi tous les témoignages que j'ai pu recevoir, les cas les plus dramatiques, et où les professionnels sont les plus inquiets, c'est dans la restauration. Certains ne s'en remettront pas.
- Olivier Falorni, député (DVG) de la Charente-Maritime

"La vie, elle naît d'un espoir, d'une perspective offerte. Le problème pour le tourisme, et notamment pour les bars, la restauration, cette perspective-là, elle n'est pas tangible. Ils seront peut-être - je le crains en tout cas - les derniers à pouvoir réouvrir, et là on a des pertes qui atteignent 100% de leur chiffre d'affaire pendant plusieurs mois."
 

la question écrite d'Olivier Falorni au Secrétaire d'Etat chargé du tourisme

Des reports de charges

"De même les hébergements de plein air auraient besoin d'un report de douze mois des échéances et loyers de crédit-bail pour ces établissements. Les campings sont de tailles très diverses, si on veut qu'ils tiennent le choc, il faut les soulager de ces charges.

En gros, ils font 80% de leur chiffre d'affaire l'été, et le remboursement des prêts, c'est entre 20 et 30% de ces chiffres d'affaire... donc je souhaite la suspension des échéances a minima jusqu'à fin de l'état d'urgence sanitaire."

Matière à espoir ?

"Ce qu'on peut d'abord espérer, c'est qu'on ait un mois de septembre, notamment avec le Tour de France, qui pourra en partie compenser le mois de juin. Qu'on ait aussi un phénomène de recentrage touristique des Français ne pouvant pas aller en vacances à l'étranger, ou n'ayant pas les moyens de le faire... Qu'ils consomment local.
Et puis on peut enfin espérer que cette période de confinement entraîne une plus grande appétence pour tout ce qui relève de ce secteur-là : de pouvoir passer quelques jours de vacances dans un camping, dans un hôtel..."

Après le confinement, il y aura forcément un sentiment de libération. 
Quoi de mieux pour profiter à nouveau de cette liberté que l'offre proposée par ces acteurs-là : bars, restaurants, hôtels...

"Tout cela suppose une aide suffisante durable comme je l'ai évoquée et puis aussi une perspective claire en terme de calendrier."

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