Alors que les cours ont repris à La Rochelle comme dans toutes les universités de France, plusieurs centaines d'étudiants n'ont toujours pas trouvé de logement. Les biens mis sur le marché sont souvent proposés à des prix rédhibitoires pour un budget étudiant.
Depuis trois semaines, c'est devenu une activité quotidienne pour Thomas Dussault, étudiant en master 2 de commerce. Il consulte les annonces immobilières. Mais en vain. Impossible pour lui de trouver un logement correspondant à son budget de départ, entre 400 et 500 euros par mois.
Le problème c'est qu'avec le manque de logement, mon budget a explosé. Je ne me fixe plus de limite et même à 800 ou 900 euros je ne trouve rien.
Alors depuis la rentrée, il loge à l'auberge de jeunesse. Pour 20 euros la nuit, il dispose d'un lit dans un dortoir de six personnes. Difficile dans ces conditions de travailler sereinement et sérieusement.
800 à 900 euros pour un logement étudiant à la Rochelle. Une somme souvent impossible à trouver. C'est pourtant le problème auquel sont encore confrontés des centaines de jeunes quelques jours après la rentrée universitaire. À tel point que la mairie et l'université lancent un appel aux bailleurs privés pour qu'ils louent leurs chambres inoccupées. La municipalité a même décidé de majorer de 50% la taxe d'habitation des résidences secondaires inhabitées comme l'ont déjà fait les villes de Nantes ou Bordeaux.
On est passé de 3.000 résidences secondaires en 2010 à plus de 6.000 en 2021. Un propriétaire qui se dit je vais remettre ma résidence secondaire qui est inoccupée sur le marché locatif, ça va bénéficier aux étudiants de septembre à mai. Le propriétaire pourra parfaitement bénéficier de son logement l'été et du coup il ne paiera pas la majoration.
Dans l'urgence,Yannick Jolly, le directeur des services de l'université a lancé un appel en interne pour demander aux personnels qui le peuvent de proposer une chambre pour un étudiant. Une trentaine de personnes ont répondu positivement et assez rapidement. Mais comme l'explique Yannick Jolly, "c'est une solution transitoire qui ne peut pas être une solution définitive."
Mais il y a une réelle urgence, nos confrères de France bleu La Rochelle ont rencontré des étudiants qui n'ont pas eu d'autre choix, pour éviter de dormir dehors que de contacter le 115 et trouver une solution d'hébergement. Au moins cinq étudiants ont ainsi été pris en charge par le centre communal d'action sociale.
Le reportage de Valérie Prétot, Agathe Tournoux et Armelle Garreau.