Pollens et coronavirus : sale temps pour les personnes allergiques en Charente-Maritime

Le confinement n’a pas permis de soulager celles et ceux qui souffrent d’allergies aux pollens. Ce serait même plutôt l’inverse et la situation devrait se prolonger au-delà de sa période habituelle. Analyse de deux médecins allergologues de La Rochelle et Rochefort.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

En ce moment c’est folklorique, les éternuements, le nez qui gratte, les yeux qui gonflent et deviennent rouges, sans parler du mal de gorge et des maux de tête.
- Gaëlle Pénicault, étudiante allergique aux pollens

Gaëlle Pénicault connait par coeur ces symptômes. A 24 ans, cette étudiante en psychologie vit le même calvaire à chaque printemps depuis qu’elle est toute petite.
Comme un Français sur trois, elle est allergique aux pollens, notamment de plantains et de graminées.  Et en ce moment "c’est infernal avec le soleil et le vent !", témoigne la jeune femme. Pas étonnant, tout le pays est dans le rouge. C’est la carte du RNSA, le Réseau national de Surveillance Aérobiologique qui le dit.

Une saison exceptionnelle à double titre

"Nous vivons une situation exceptionnelle", souligne le Docteur Chantal Dupic, médecin pneumologue et allergologue à La Rochelle. Cette année, la saison a débuté plus tôt que d’habitude, aux alentours de la mi-mars, soit avec un mois d’avance par rapport au calendrier habituel. La faute au beau temps…
"La chaleur fait murir les graminées plus tôt", confirme le Docteur Nicole Chapuis, médecin allergologue à Rochefort et ancien médecin référent auprès de l’ATMO, l’organisme qui mesure la qualité de l’air en France.

Le problème, c’est que cela fait maintenant deux mois et demi que ça dure, résultat : les réactions inflammatoires se développent et beaucoup de patients ne le supportent plus.
- Docteur Nicole Chapuis, médecin allergologue à Rochefort

Si cette saison est exceptionnelle, elle l’est à double titre. Non seulement la période des pollens a débuté plus tôt mais en plus elle a coïncidé avec le début du confinement. "Certains symptômes peuvent, d'ailleurs, faire penser à ceux provoqués par le coronavirus", indique le Docteur Dupic.

Rhinite, obstruction nasale, rhume, il y a eu pas mal de confusion et le nombre d’appels au cabinet a explosé, entre 20 et 50 par jour.
- Docteur Chantal Dupic, médecin allergologue et pneumologue à La Rochelle

Le stress augmente les symptômes d'allergies

Il faut dire qu’un paramètre de poids a contribué à l’explosion de ces symptômes allergiques : le stress.
"Le stress a, en effet, tendance à dérégler notre système immunitaire et, du coup, les symptômes ont tendance eux aussi à augmenter", souligne ce médecin qui travaille également en centre hospitalier. De plus, durant cette période inédite, beaucoup d’espaces verts publics et privés n’étaient plus entretenus. Les plantes ont poussé, notamment le long des routes et la quantité de pollens dans l’atmosphère est devenue plus importante qu’en temps normal.

Pour beaucoup de patients, les traitements simples ne fonctionnent plus

Pour autant, la fin du confinement n’a pas réglé la question. "La circulation des voitures, la reprise des chantiers de construction et l’activité humaine dans son ensemble font remonter le niveau de pollution. Et cela vient s’ajouter nuisances que subissent déjà de nombreuses personnes allergiques aux pollens", ajoute la pneumologue.
Pour beaucoup d’entre elles, les traitements simples fonctionnent moins bien car les gens sont restés chez eux durant cette période de confinement et par conséquent, ils n’étaient plus au contact des pollens.

On a retardé au maximum la prescription de corticoïdes car en période de Covid, on n’a pas envie d’en donner. Ces hormones ont tendance à diminuer les défenses immunitaires. Mais je recommence à en prescrire car certains patients ont tout essayé et ce qu’ils prenaient jusqu’ici ne marche plus.
- Docteur Nicole Chapuis, médecin allergologue à Rochefort

Le soleil après la pluie risque de faire repartir la floraison  

Malheureusement, les paquets de mouchoirs ne sont pas encore prêt de disparaître des sacs à main et des poches. "Ça va durer jusqu’à la mi-juillet à cause des fortes températures", pronostique le Docteur Dupic et sa consoeur de Rochefort confirme : "La pluie des prochains jours va calmer les choses mais le retour du soleil risque de faire repartir la floraisons", estime le Docteur Chapuis.
Pour tous ceux qui souffrent de ces lourds désagréments, il convient donc de ne pas baisser la garde et de respecter encore durant quelques temps ces règles simples :

Éviter de sortir entre 11h00 et 18h00, se laver ou se brosser les cheveux tous les soirs avant d’aller au lit, se rincer régulièrement les yeux et le nez, éviter le sport en plein air et éviter de fumer.
- Docteur Chantal Dupic, médecin allergologue et pneumologue à La Rochelle

Gaëlle, l’étudiante en psychologie et les 22 millions de Français qui comme elle sont allergiques aux pollens vont encore devoir prendre leur mal en patience durant quelques semaines. 
 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité