À la veille du derby néo-aquitain entre le Stade Rochelais et l’UBB, Rugby Magazine s’intéresse à la formation des futurs cracks du club à la caravelle. Ils ont entre 18 et 21 ans et sous l’impulsion de leur entraîneur Romain Sazy, ils talonnent Toulouse en tête de leur championnat.
Un rapide passage par le réfectoire pour le petit-déjeuner, il est à peine huit heures du matin, et les jeunes Crabos et Espoirs du Stade Rochelais sont déjà en tenue sur le terrain synthétique du Macif Parc, le centre de performance des Jaunes et Noirs.
À l’heure où leurs camarades traînent parfois des pieds pour aller en cours, eux terminent l'échauffement avant les premiers plaquages, déjà très énergiques.
Ils sont privilégiés et ils le savent. Même le matin, ils ne rechignent jamais à la tâche.
Antoine PraudResponsable sportif de la formation.
"Leur but est de devenir professionnel, ils s’en donnent les moyens. Nous aussi dans le staff, avec eux, on doit être à 100% tout le temps." constate en plaisantant Antoine Praud, responsable sportif de la formation.
Une école dans les murs du Stade Rochelais
En France, jusqu’à l’âge de 21 ans, les joueurs dans les centres de formation doivent obligatoirement suivre un cursus scolaire. Depuis près de dix ans, le Stade Rochelais s’est donc doté d’une école privée hébergée dans ses locaux. “On accompagne les joueurs tout au long de leur parcours, certains préparent des CAP, d’autres des diplômes d’ingénieurs, c’est très varié. Ils ont des tuteurs pour les aider à s’organiser. On peut ainsi adapter individuellement le temps scolaire aux horaires et aux exigences des entraînements.” nous explique Cecile Espagnach, responsable scolarité de la formation au Stade Rochelais.
Ce jour-là, Lucas Andjisseramatchi, le capitaine des U21 doit passer un examen blanc dans le cadre de sa première année d’études de kiné. Il est arrivé de Massy à l’intersaison. Il a choisi La Rochelle pour la complémentarité études rugby.
C’était le seul club de Top 14 à me proposer ce suivi.
Lucas AndjisseramatchiCapitaine des U21
"Je suis des cours ici en distanciel et le mercredi quand les autres sont au repos, je fais l’aller-retour à Paris pour suivre certains cours et me plonger un peu dans la vie étudiante." explique celui que l’on pressent comme l’un des futurs grands troisième ligne français.
Quatre passages seulement chez les Pros par an
Jouer en Espoirs pour l’une des grandes équipes du Top 14, c’est la dernière marche vers le professionnalisme, mais elle sera trop haute pour la majorité des pensionnaires du Stade Rochelais.
"C’est une tranche d’âge très compliquée, une course contre la montre. Pour chaque année, ils sont deux à intégrer l’équipe première du Stade Rocelais et deux à partir dans un autre club. Pour les autres, ils poursuivront leur carrière dans la région en Fédérale" insiste Romain Sazy ancien capitaine emblématique des Maritimes, aujourd’hui entraîneur des Espoirs.
Le milieu du rugby a énormément évolué ces dernières années. "Ici, on a des jeunes qui ont déjà des agents en moins de 18 ans, c’est dingue. Mon rôle à moi, c’est aussi d’en faire des hommes bien. Respectueux. Qu’ils percent ou qu’ils ne percent pas." poursuit Romain Sazy.
Un cadre, du plaisir, de l’intelligence, du travail et de la rigueur, peut-être la recette du succès pour rejoindre un jour les rangs du rugby professionnel.
Rugby Magazine, tous les samedis sur France3 Nouvelle Aquitaine.