Dans le cadre de la semaine européenne de la mobilité, l'agglomération de La Rochelle organise un "challenge de la mobilité". L'an passé, 90 entreprises et 1.600 salariés avaient joué le jeu.
De la fenêtre de son TER entre Tonnay-Charente et Aytré, Sandrine Didat n'a même plus un regard pour la départementale 137. Il y a quelques mois encore, cette ingénieure à Alstom empruntait quotidiennement cette rocade, un axe de plus en plus encombré pour tous les salariés rochelais qui habitent en deuxième ou troisième couronne de l'agglomération. Pour cette rentrée 2020, elle a décidé de faire le pas, grâce notamment à un nouvel arrêt proposé à 7h05 tous les matins. Désormais donc, c'est train et vélo libre service pour aller au travail. Quinze minutes, c'est le temps supplémentaire que lui prend ce trajet aujourd'hui comparé à sa précédente vie d'automobiliste. Quinze minutes de plus, mais beaucoup moins de stress.
Alstom est une des 90 entreprises de l'agglomération rochelaise qui participent, cette année encore à ce "challenge de la mobilité". Les prix de la mobilité récompensent les établissements (entreprises, associations, collectivités…) ayant le plus grand pourcentage de challengeurs à avoir utilisé un mode de transports alternatifs à la voiture auto-soliste pendant la semaine (au prorata de l’effectif de l’établissement). Une compétition bienveillante donc qui s'inscrit, plus largement, dans le projet "la Rochelle territoire zéro carbone".C'est, comme beaucoup de personnes, une prise de conscience que les transports ont un fort impact sur le réchauffement climatique. Il y a un avantage financier évident puisque la moitié de mon abonnement est pris en charge par mon employeur et, personnellement, je me trouve moins fatiguée, moins stressée.
"Lutter contre l'auto-solisme"
"Ce n'est pas contre la voiture", explique Bertrand Ayral, maire de Sainte-Soule en charge des transports et mobilités à la Communauté d'agglomération. Ce challenge a été mis en place ici depuis douze ans en partenariat avec l'ADEME. Une opération qui se veut ludique et pédagogique. Il y a aujourd'hui plusieurs alternatives à la disposition des salariés.
Il faut lutter contre l'"auto-solisme", développer l'offre comme avec notre nouvelle flotte de vélos électriques qui peuvent être loués entre 7 et 35 euros par mois selon vos revenus. On travaille aussi sur un nouveau concept de co-voiturage. Tout le monde n'a pas pris conscience de l'enjeu climatique, mais, cette semaine, chacun peut essayer de faire autrement.
Bus, vélos et voitures en libre-service; cette semaine européenne de la mobilité, c'est donc l'occasion pour tout un chacun de tester de nouveaux modes de déplacement. Avec 7 % des trajets effectués en deux-roues (contre 2 à 3 % seulement pour les agglomérations de taille comparable), La Rochelle fait partie du peloton de tête des villes françaises adeptes du vélo et s'est donné comme objectif 400 kms d'aménagements cyclables d'ici 2030. Samedi, un village de la mobilité zéro carbone sera installé sur le vieux port. Un lieu d'échanges et de débats qui mettra l’accent sur les nouvelles pratiques en milieu urbain. "En effet, l’augmentation du nombre de cyclistes, l’apparition des "engins de déplacement personnels motorisés" que sont les trottinettes électriques, gyropodes et autres mono-roues, la présence des automobiles et des transports en commun modifient les pratiques et doivent nous inciter, tous ensemble, à partager la rue".