Cinq ans après le terrible accident qui a coûté la vie à six jeunes collégiens à Rochefort, le maire Hervé Blanché organise le jeudi 11 février une cérémonie sur les lieux du drame. La semaine dernière, le groupe Eiffage a été mis en examen. Les familles des victimes, elles, attendent un procès.
C'était le 11 février 2016, au petit matin, un bus de transports scolaires qui assurait la liaison Oléron-Surgères s'engage sur une route limitée à 50 km/h dans la ville de Rochefort, non loin de la caserne des pompiers. Un camion de chantier arrive en face, la ridelle de sa remorque est abaissée par erreur, le choc est d'une extrême violence. La ridelle coupe littéralement le bus en deux. Six jeunes collégiens sont tués sur le coup, plusieurs autres sont blessés.
Ils s'appelaient Kevin, Florian, Axel, Tanguy, Bastien et Yoni. Ils avaient entre 15 et 18 ans. Jeudi prochain à 11h30 près de la stèle du souvenir érigée avenue de la Libération, les Rochefortais sont invités à venir se recueillir. Le maire Hervé Blanché, avocat de profession, représente par ailleurs deux jeunes rescapés de l'accident dans cette affaire.
C'est complètement déconnecté du volet judiciaire de ce drame. Les années précédentes, nous n'avions pas organisé de cérémonie pour ne pas raviver les plaies. Mais il s'agit d'une date symbolique, cinq ans plus tard. Cela sera quelque chose de très simple, en présence sûrement de tous les maires des communes concernées, Tonnay-Charente et Marennes. Il y aura à 11h30 un dépôt de gerbe, un moment de recueillement, mais pas de prise de parole.
Cinq ans après, l'enquête n'a toujours pas abouti à un procès. Si les faits ont été établis, c'est bien la ridelle abaissée du camion qui a provoqué l'accident, l'instruction n'est toujours pas close. Peu de temps après l'accident, le chauffeur du camion avait été mis en examen pour homicides involontaires. Désormais, comme le révèlent nos confrères de Sud Ouest, le groupe de travaux publics Eiffage vient aussi d'être mis en examen pour homicides involontaires par personne morale. Le camion en cause dans l'accident appartenait à ce grand groupe industriel. Dès le jour de l'accident, dans un communiqué, le groupe déclarait se mettre à disposition des autorités.
Le groupe exprime sa profonde tristesse après l'accident de l'autocar scolaire dans lequel six adolescents ont été tués ce jeudi à Rochefort. Le groupe est mobilisé et collabore avec les autorités afin d'élucider les circonstances de ce terrible accident
Cette mise en examen était réclamée par des familles de victimes. Elles ont obtenu gain de cause, pour autant, la date du procès n'est toujours pas fixée, cinq ans après.