L'ouverture d'un centre de soins palliatifs dans la petite commune de Chambon en Charente-Maritime a des répercussions inédites. Le nombre de décès enregistrés est en forte hausse, et parfois, c'est la commune qui doit payer les inhumations.
La petite commune de Chambon, près de Rochefort en Charente-Maritime ne compte que moins de mille habitants. Elle a pourtant enregistré l'an dernier plus de 220 décès. La raison en est le centre de soins palliatifs ouvert sur la commune par le centre hospitalier de La Rochelle. Et la structure est au complet. "Pour le coup, comme l'unité de soins palliatifs est au maximum, le nombre de décès augmente fortement" explique Nadia Audebert, la première adjointe à la mairie de Chambon.
En trois ans, on est passé de 90 décès à 227 l'an dernier. Et déjà 130 depuis le début de l'année.
Nadia Audebert, première adjointe au maire de Chambon
Là où les choses se compliquent, c'est que lorsqu'une personne meurt, c'est la commune où a lieu le décès qui doit se charger des formalités administratives. La commune a donc été obligée d'employer une secrétaire à mi-temps qui consacre la quasi-totalité de son travail aux formalités liées aux décès des personnes admises dans le centre de soins." Pour chaque décès, il faut au moins une heure de travail. Il faut récupérer les actes de naissance, Il faut les compléter, contacter les pompes funèbres, et que les pompes funèbres puissent récupérer les documents d'inhumation." Et tout ce travail a un coût: :15 000 euros par an sur un budget global de 72 000 euros.
Les personnes décédées sans famille sont inhumées aux frais de la commune
Mais les problèmes ne s'arrêtent pas au côté administratif. Certaines personnes transférées en centre de soins palliatifs n'ont parfois pas de famille et dans ce cas, elles doivent être inhumées dans le cimetière de la commune et aux frais de la commune. Elles reposent dans ce que l'on appelle le carré des indigents, autrefois connu sous le nom de fosse commune.
Mais chaque inhumation a un coût, il s'élève à environ 2 200 euros. Depuis le début de l'année la commune a déboursé 11 000 euros pour enterrer les personnes sans famille. Une dépense très importante qui met la commune en difficulté. Une demande d'aide a donc été faite " aujourd'hui, il y a des fonds qui sont dédiés à cela, donc la communauté de communes doit pouvoir libérer des fonds ainsi que le département. Donc la commune de Chambon a fait une demande au mois d'avril auprès du département et de la communauté de communes." Explique Anne-Laure Babault, la députée de la deuxième circonscription de Charente-Maritime.
En France, quatre autres communes sont dans une situation analogue à celle de Chambon.