Un masque kanak daté de la première moitié du 19ème siècle est exposé actuellement au musée Hèbre de St-Clément de Rochefort. Ce masque, prêté pour trois ans par le musée du Quai Branly à Paris, a appartenu à Pierre Loti mais il conserve une grande part de mystère sur ses origines.
Comment et quand Pierre Loti, le célèvre écrivain voyageur rochefortais, est-il entré en possession de ce masque kanak alors qu'il n'est jamais allé en Nouvelle-Calédonie ?C'est le premier mystère et il demeure entier aujourd'hui. Ce masque, très particulier qui mesure 1,50m de hauteur et représente un visage d'homme sculpté dans le bois, est recouvert de plumes et de cheveux humains.
L'objet apparaît sur une photographie de la maison de Pierre Loti datée de 1894.
Le masque kanak photographié dans la maison de Pierre Loti en 1894.
Pour Claude Stéfani, conservateur du musée Hèbre-de-St-Clément, Loti aurait pu tout simplement l'acheter à Rochefort. En effet, les ports de guerre regorgaient à l'époque d'objets kanaks rapportés par les militaires français après une grande révolte du peuple kanak en 1878.
L'autre partie du mystère de ce masque concerne sa disparition après sa vente à Drouot en 1929 par le fils de Pierre Loti. Par qui a-t-il été acheté, où a-t-il été entreposé ? Personne ne le sait, une seule certitude. Il a été donné au musée de l'Homme à Paris en 1950 par le fils d'un préhistorien, André Vayson de Pradenne. Il fait aujourd'hui partie de l'extraordinaire collection du musée du Quai Branly.
Yann Salaün, Pierre Lahaye et Julien Deba lève le voile sur les mystères du masque kanak de Pierre Loti en compagnie de Claude Stéfani, le conservateur du musée Hèbre-de-st-Clément de Rochefort :
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Reportage de Yann Salaün, Pierre Lahaye et Julien Deba
Claude Stéfanini, le conservateur du musée Hèbre-de-St-Clément s'est passionné pour l'histoire de ce masque. Il en a écrit un livre "Le Retour du masque". Éditions L'Étrave.