Ce samedi, des manifestants protestaient contre la fin du tarif préférentiel des résidents de la communauté d’agglomération de Rochefort au péage de Tonnay-Charente. L'occasion de redemander la mise en place de la gratuité sur ce contournement autoroutier particulièrement emprunté.
"La gratuité du péage Tonnay-Charente, la gratuité !" Pas de blocage de l’autoroute ce samedi, mais ce slogan répété en boucle par les manifestants réunis au péage de Tonnay-Charente (17). Les utilisateurs réguliers de la portion d’autoroute entre Saintes et La Rochelle, résidents de la Communauté d’agglomération de Rochefort, ont été notifiés en avril dernier : ils ne bénéficieront plus du tarif préférentiel auquel il avait droit, c’est-à-dire le paiement d’un passage sur trois, à partir du 31 juillet 2022.
Cette déviation avait été demandée pour désengorger la route départementale et nous nous retrouvons avec une autoroute payante, ce n’était pas l’objectif.
Eric Authiat, maire de Tonnay-Charente
Carte. Tonnay-Charente (17).
"Au départ cette déviation avait été demandée par le département pour désengorger la route départementale et nous nous retrouvons avec une autoroute payante, ce n’était pas l’objectif", souligne Eric Authiat, maire de Tonnay-Charente.
D’un accès illimité au contournement autoroutier pour 20 euros de frais de gestion par an en 2007, les résidents de la communauté d’agglomération ont vu leurs avantages se réduire en 2013 à un abonnement à 25 euros à l'année, pour ne payer qu'un trajet sur trois. Jusqu’à sa suppression totale, cette année, à laquelle s’opposent les utilisateurs et les membres de l’association pour la gratuité du contournement de Tonnay-Charente.
"Beaucoup de gens vont se reporter sur la voie rapide, ça va augmenter les risques d’accident et les nuisances pour les riverains", regrette Eric Joyau, président de l’association pour la gratuité. Il ajoute : "On demande à minima que l’abonnement soit prolongé, et si possible d’instaurer la gratuité."
Des négociations en cours
De son côté, le département réitère son soutien aux manifestants et rappelle que des négociations sont en cours avec Vinci. "Nous préférons être honnêtes sur le fait que la gratuité ne sera sûrement pas atteinte, cependant nous discutons avec Vinci pour conserver un tarif préférentiel. Nous travaillons aussi sur la construction d’une aire de covoiturage financée à 70% par Vinci autoroutes", explique Gérard Pons, vice-président du département en charge des transports.
Pour l’instant, les négociations ne font que commencer. "Nous espérons obtenir un accord d’ici la fin de l’année", précise le vice-président. D’ici là, les manifestants comptent continuer leurs actions. "Nous allons monter une équipe juridique pour étudier la question", précise Eric Joyau.
Sur ce tronçon d’autoroute, payant à hauteur de 70 centimes, le "plus cher de France par rapport à sa taille" selon le maire de Tonnay-Charente, c’est plus de 5 000 passages chaque jour et 1 900 abonnés. Autant de voitures que le maire s’inquiète de voir à nouveau passer par la RD 137.