1,9 km de natation, 90 km de vélo et un semi-marathon de 21,1 km pour finir, voilà le programme de la catégorie half Iron Man du triathlon. Alexandre Caille, qui vit et s'entraîne du côté de Royan, vient d'être sacré champion du monde de la discipline dans la catégorie amateur. Une sacrée performance, d'autant qu'il souffrait d'obésité il y a encore quatre ans.
"Cinq heures de natation, une dizaine d'heures de vélo, le reste en course à pied". Le jour se lève à peine sur La Palmyre et Alexandre Caille est déjà sur son vélo. Son rythme, c'est 20 heures d'entraînement hebdomadaires.
Une exigence qui a permis à cet ancien maçon de décrocher son titre de champion du monde amateur de triathlon, catégorie half Iron Man, en Nouvelle-Zélande en décembre dernier. Une épreuve où les distances à parcourir sont presque deux fois plus longues que celles du triathlon olympique, avec 1,9 km de natation, 90 km de vélo et 21,1 km de course à pied.
De 120 à 72 kilos, une détermination sans faille
Sa performance est une prouesse, d’autant que cet athlète hors norme s’est lancé dans la discipline un peu par hasard il y a quatre ans, alors qu’il était obèse, et avait décidé de perdre du poids.
La nouvelle vie d'Alexandre a commencé dans sa cuisine, lorsqu'il a décidé de modifier ses habitudes alimentaires ; "J'ai supprimé toutes les graisses, je ne mangeais plus de viande, juste des légumes, du riz et du poisson. J'ai perdu quarante kilos en trois mois, et ensuite, j'ai perdu les dix derniers jusqu'à faire 72 kilos aujourd'hui", confie-t-il. "C"est dingue, j'ai l'impression que je n'ai jamais été gros. On oublie le poids que c'est de se déplacer, tout ça", ajoute-t-il.
Les vertus de la natation
"Je faisais 120 kilos, je me suis remis au sport au fur et à mesure, je me suis beaucoup blessé, j'ai eu des tendinites à répétition, ce qui m'a amené à me mettre à la natation", raconte-t-il.
Jusqu'au jour où un ami lui suggère de faire un triathlon. Alexandre essaie. Ça lui plaît. Au point de lâcher son activité professionnelle dans le bâtiment pour se réorienter vers le coaching sportif, et se consacrer pleinement à sa nouvelle pratique.
À la piscine de Saujon, il retrouve quatre à cinq fois par semaine un groupe d'athlètes, pour des séances d’entraînement millimétrées : "On fait trois fois 400, trois fois 400, trois fois 200, et trois fois 100", annonce-t-il. "La natation ça brûle beaucoup de calories, par rapport au vélo et à la course à pied, et surtout, c'est pas traumatisant donc même dans les périodes où j'étais blessé, je ne pouvais pas courir ou rouler, mais je pouvais toujours nager. Et ça développe vachement le cardio, c'est très intéressant", explique-t-il entre deux séries de longueur.
Un nouveau défi
Des efforts, de la détermination, une rigueur sans faille, le parcours d’Alexandre force le respect, y compris chez ses camarades sportifs de haut niveau. "Ça fait une dizaine d'années que je fais du triathlon et que j'entraîne, et je n'ai jamais vu de profil comme ça. Je pense que c'est son mental d'acier qui joue, avant, pendant, après le sport. C'est ce qui fait qu'il progresse et qu'il va continuer, parce que c'est que le début, je pense", affirme Léo Starck, membre de l’équipe de France de Duathlon.
Aujourd’hui, ses performances dépassent les rêves les plus fous d'Alexandre, alors il s'est fixé un nouveau défi : devenir triathlète professionnel.