L'épidémie de grippe s'installe : un cas sur six recensés, un chiffre en augmentation depuis une semaine

La grippe arrive peu à peu en Poitou-Charentes comme dans tous les départements de Nouvelle-Aquitaine. Le pic épidémique est attendu pour janvier. Malgré une baisse constatée depuis plusieurs mois, des patients continuent de se faire vacciner.

Qu’on se le dise, la grippe arrive : en Poitou-Charentes, le taux d’incidence a été de 352 cas pour 100 000 habitants la semaine juste avant Noël, un chiffre en augmentation même si le territoire est encore épargné, comparé à des secteurs comme la Normandie, la Bretagne ou le Grand Est. Ce sont les Deux-Sèvres autour de Niort, actuellement les plus concernées.

Ailleurs, on sait que le virus va faire son chemin. "La grippe est à Paris depuis 2-3 semaines, nous allons la voir arriver à notre tour", explique le docteur Philippe Henry, installé à Saint-Fort-sur-Gironde, en Charente-Maritime.

Concentrés dans les villes

Actuellement, les cas se concentreraient dans les grandes agglomérations, épargant ainsi les campagnes. "Nous n’avons jamais eu de grosses épidémies de grippes dans le coin, poursuit Philippe Henry. La population est assez dispersée et les gens passent beaucoup de temps en extérieur, dans les jardins ou les vignes, même en hiver. Il n’y a pas tellement de regroupements de population."

En ville, les infections respiratoires ont fait leur retour. "Là, nous observons effectivement qu’il y a de la pathologie, témoigne Clémentine Bourriaud, pharmacienne à Royan. Nous avons des patients qui ont des grippes, des pneumopathies, des bronchites." Aux urgences de la ville, c’est un patient sur six.

Début d'épidémie et vaccination

Une résurgence de cas constaté un peu partout en Nouvelle-Aquitaine depuis la semaine dernière. "La courbe montre cette augmentation, qui suit pour l'instant celle de l'année dernière, explique Sylvie Quelet, directrice de la cellule veille, alerte et réponse sanitaire à l'ARS de Nouvelle-Aquitaine. Même si on est dans une épidémie classique, on sait que cela va ensuite augmenter et durer." Le pic épidémique devrait en effet arriver en janvier.

Pour autant, le nombre de vaccinations est en baisse par rapport aux années précédentes. À l'échelle de la Nouvelle-Aquitaine, il a été constaté une baisse de 5 % des vaccinations contre la grippe. "Il y a environ 50% des personnes ciblées qui ont l'intention de se faire soigner", détaille Sylvie Quelet. Parmi elles, les personnes âgées sont majoritaires. "C'est moins le cas pour les personnes à risque et c'est bien dommage", regrette la directrice de la cellule veille de l'Agence régionale de Santé qui rappelle que le vaccin "est pour soi mais aussi pour protéger les autres".

Dans sa pharmacie de Royan, Clémentine Bourriaud en effectue encore 3 à 4 par jour contre près d’une vingtaine au cœur de la campagne en novembre. "Ce sont les patients âgés ou moins âgés qui vont aller faire le Nouvel an ou qui vont partir en janvier. Il y a aussi ceux qui ont été malades et dont la vaccination a été différée", ajoute la pharmacienne. Chaque année, cette pharmacienne vaccine plus de 1 000 personnes contre la grippe.