Maquilleur, coiffeur ou encore shooting photo, c'est une séance particulière destinée aux femmes victimes de violences conjugales. Un événement organisé par Cécile Provoost, elle-même ancienne victime. Elle les a accueillies au sein d'une maison de quartier à Châtelaillon en Charente-Maritime pour les aider à prendre soin d’elle, le temps d’une après-midi.
"On se rend compte que l’on n’est pas seule" confie Virginie en pleine séance photo. La quinquagénaire a été victime de violences verbales pendant plusieurs années par son ancien compagnon.
La maison de quartier de l’Hippodrome de Châtelaillon près de La Rochelle s’est métamorphosée ce jour-là pour accueillir ces femmes, pour les chouchouter et pour qu'elles échangent.
Un événement à l’initiative de la Cécile Provoost, originaire de la commune, en partenariat avec le Centre d'Information sur les Droits des Femmes et des Familles. L'organisatrice est passée elle aussi par ce parcours traumatique. "Il était important de trouver des réponses car c'est toujours compliqué de savoir où s'adresser. Lorsque ça m'est arrivé, il y a 9 ans, j’ai mis beaucoup de temps à trouver de bonnes réponses, bons interlocuteurs." se souvient-elle.
Ce n'est pas toujours évident. La confiance en soi est détruite et c’est très long à se remettre en place.
Cécile ProvoostOrganisatrice
L’ensemble des intervenants sont bénévoles comme Alonso Almedo Castro, un fashion photographe. À travers son objectif, il veut que ces femmes reprennent confiance en leur image. "Elles restent féminines malgré les séquelles. La photo peut aider à cela", explique le professionnel.
Reprendre confiance en soi
"Ça m’aide à me sentir bien, déclare Virginie, le photographe va me mettre en valeur et ça permet de reprendre confiance en soi. Avant de plaire aux autres, il faut plaire à soi. J’espère que cela peut être salutaire !"
Pendant que Virginie profite de l'œil du professionnel, un peu plus loin Emilie* se fait maquiller. "Ces ateliers me permettent de reprendre confiance en moi et de me sentir belle", témoigne la jeune femme qui a accepté de se confier.
À 45 ans Emilie a réussi à fuir l’enfer les violences conjugales. Sous emprise psychologique de son conjoint, il lui était impossible de le quitter. Il la menaçait et la frappait régulièrement. Jusqu’au jour où Emilie est parvenue à trouver de l’aide. "J’ai pu m’en sortir en allant me réfugier chez une amie un soir. J’ai été hospitalisée car une partie de moi a été très abîmée et il a été arrêté par les gendarmes."
REPORTAGE : comment se reconstruire : rencontre avec ces femmes
durée de la vidéo : 00h02mn21s
Se faire maquiller par des bénévoles, pour reprendre confiance en soi, l'une des facettes de ces rencontres organisées pour des femmes victimes de violences conjugales.
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©France télévisions
Un long processus de reconstruction
Aujourd’hui, ces ateliers font partie du processus de reconstruction."Ils m’apportent du bien-être dans un moment un difficile. Je peux reprendre soin de moi et exceptionnellement", il n'en a pas toujours été ainsi pour elle ces dernières années. Emilie poursuit. " C’est chouette que quelqu’un prenne soin de moi. Je m’aère de ce contexte et j’évite d’y penser. Je suis dans ma résilience."
J’avais perdu toute estime de moi-même.
EmilieVictime de violences
Les tables rondes ont permis aussi à Emilie "d’échanger avec d’autres femmes qui vivent la même chose. Je ne suis pas seule et c’est important d’être bien entourée. J’ai beaucoup été dans la culpabilité mais en fait ce n’était pas de ma faute."
*Le prénom a été modifié