Le maire de Marennes-Hiers-Brouage en Charente-Maritime vient de refuser l'installation d'un camion promotionnel d'Orange, appelé "Orange truck". Un anglicisme qui a provoqué l'ire de Mickaël Vallet, alors que débute dans sa commune la 10e édition du Festival Les cultures francophones.
"Je me permets de vous indiquer une astuce toute simple : "Camion Orange" ou "Boutique mobile" seraient tout aussi efficaces et tellement plus respectueux". C'est par ces mots que s'adresse Mickaël Vallet dans un courrier envoyé au PDG d'Orange, Stéphane Richard.Le maire de Marennes-Hiers-Brouage en Charente-Maritime, a refusé la venue du dispositif itinérant de l'opérateur dans sa commune, alors que la fibre sera déployée dans quelques mois.
En cause, le nom de la démarche commerciale, baptisée "Orange truck". Un anglicisme insupportable pour le maire, alors que débute la 10e édition du Festival Les cultures francophones.
Le sujet n'est pas d'être rétrograde. Je ne suis pas opposé à la langue anglaise, mais quand on utilise des mots en anglais alors qu'ils existent parfaitement dans la langue française, ce n'est pas normal.
- Mickaël Vallet, maire de Marennes-Hiers-Brouage
Les anglicismes sont une agression contre les citoyens. @GroupeLaPoste @orange et autres grandes entreprises ne sont pas à la hauteur et font honte à leur histoire. Ici ma lettre expliquant mon refus d’autoriser un « Orange Truck » sur le domaine public de la commune. pic.twitter.com/JD5J2JJ34M
— Mickaël Vallet (@mickaelvallet) November 6, 2019
"Ma French Bank", "Linky" : stop !
Ce n'est pas la première fois que Mickaël Vallet dénonce l'utilisation d'anglicismes chez les grandes entreprises françaises. Le maire de la commune de Charente-Maritime pointe du doigt leur responsabilité dans la promotion de la langue de Molière.
"Y'a PLUS écrit La Poste".
— Mickaël Vallet (@mickaelvallet) September 3, 2019
Honte absolue pour l'héritière d'un grand monopole public. Vous méprisez votre clientèle.Vous paierez cette façon de vous vendre à des communicants ploucs.
Inutile de nous démarcher à la ville de @MarennesHB cc @GroupeLaPoste @languesFR @SO_LaRochelle pic.twitter.com/43yGXMVEzh
Ces entreprises ont une force de frappe. Pourquoi ils ne jouent pas le jeu ? Ils peuvent changer les choses mais préfèrent se coucher. A force d'utiliser des mots anglais, on exclut une partie de la population qui ne les comprennent pas.
- Mickaël Vallet, maire de Marennes-Hiers-Brouage
Et le maire d'évoquer l'exemple du Québec.
Pourquoi ne pas faire comme au Québec ? Je ne parle de remplacer nos "stop" par des panneaux "arrêt", mais par exemple, au lieu de parler de podcast, dire "baladodiffusion" ?
- Mickaël Vallet, maire de Marennes-Hiers-Brouage
"La question de la langue et du parler commun est essentielle"
Pour le maire, l'affaire est surtout l'occasion d'évoquer le Festival Les cultures francophones, dont vient de débuter la 10e édition. Au programme de l'événement, la venue de spécialistes de la langue française comme Jean Pruvost, expert des dictionnaires (ce jeudi 7 novembre), ou d'artistes acadiens ce vendredi 8 novembre.
C'est une réaction symbolique. Mais cela fait quand même 10 ans que nous travaillons à promouvoir la francophonie et la richesse de toutes les langues.
- Mickaël Vallet, maire de Marennes-Hiers-Brouage
La 10e édition du Festival se déroule du 6 au 10 novembre.