Le Tour de France navigue d'une île à l'autre, d'Oléron à Ré ce mardi, pour sa 10e étape longue de 168,5 kilomètres. Cette étape compliquée est destinée aux sprinteurs par son profil plat et exposé au vent de l'Atlantique.
Le départ de la 10e étape du Tour de France sera donné ce mardi au Château-d'Oléron à 13h30 (lancé à 13h45), l'arrivée à Saint-Martin-de-Ré est prévue à 17h29.
Si Oléron a déjà accueilli le Tour, en 1983, l'île de Ré, qui est reliée au continent par un pont depuis 1988, découvre la Grande boucle.
Parcours terrestre
Le parcours terrestre dessine une première boucle par les petits faux-plats de la forêt de la Coubre jusqu'à Royan, tout au sud du département de la Charente-Maritime, et remonte vers le nord en longeant le littoral dans ses 50 derniers kilomètres.Après la traversée de La Rochelle, le passage sur le pont marque l'entrée dans l'île de Ré à 16 kilomètres de l'arrivée qui est jugée à Saint-Martin-de-Ré au bout d'une ligne droite de 300 mètres, à quelques encâblures de l'océan.
Si le vent souffle, ça peut être l'alerte rouge. Avant Royan (Km 47), c'est un peu abrité, mais pour le reste, les passages sur les ponts vont être périlleux.
Une étape compliquée
Selon Philippe Mauduit, le directeur sportif de la formation FDJ Groupama qui a reconnu le parcours, l'étape est compliquée."Après Royan et Saint-Palais, les routes changent sans arrêt. Elles sont sinueuses puis larges et de nouveau étroites. Cela va énerver le peloton ". Et qui dit énervement dit risque de chutes.
Les équipiers des favoris à la victoire au classement général vont vouloir maintenir leurs leaders respectifs dans les premières places du peloton , mais il n'y aura pas forcément de places pour tout le monde :
"Vers Brouage, entre autres, le parcours est très technique avec de surcroît des zones pavées. Il y aura de brusques accélérations pour se dégager dès que la route va de nouveau s'élargir."
Et pour finir, la tension sera sans doute à son comble au moment d'aborder le pont de l'île de Ré. Les coureurs se trouveront alors dans une zone totalement à découvert.
Un match Solvénie Colombie
Le Tour de France 2020 vire à un affrontement inédit avec, pour arbitres, les représentants des nations traditionnelles du cyclisme, Français compris.- Romain Bardet (4e) et Guillaume Martin (3e) pour la France,
- Mikel Landa (10e) pour l'Espagne, sont toujours dans le jeu au sortir des Pyrénées.
- Les deux premières positions sont occupées par les deux favoris du départ de Nice, le Slovène Primoz Roglic et le Colombien Egan Bernal, vainqueur sortant. Avec, à peine en retrait, Tadej Pogacar, autre représentant d'un cyclisme slovène qui accapare la lumière.
Pogacar (21 ans), un débutant dans le Tour, appartient à la nouvelle vague qui a déjà triomphé l'an passé avec Bernal, aujourd'hui âgé de 23 ans. Roglic possède une expérience limitée du Tour auquel il participe pour la troisième fois. Mais, par son âge (30 ans), il est proche de Quintana, son cadet de trois mois.
"Il y a un vent de fraîcheur sur le cyclisme en général et sur le Tour", relève Christian Prudhomme, impressionné aussi par le coup d'éclat, dimanche, du Suisse Marc Hirschi (22 ans), l'une des révélations de la course.
Ce vent qui a déjà fait s'envoler les espérances de Thibaut Pinot, défait après sa chute du premier jour, et du Néerlandais Tom Dumoulin, réduit ou cantonné à un rôle de soutien pour Roglic au sein de l'équipe Jumbo devenue la formation numéro un du peloton.
Des écarts serrés
Le duo des Slovènes, à la saisissante aisance dans les temps forts de la course, a dominé la première semaine. Mais les écarts sont restés serrés.Les sept premiers se tiennent en moins de 45 secondes et un coureur aussi coriace que Rigoberto Uran (2e en 2017), l'un des quatre Colombiens présents dans le top 10, est toujours à portée.
Rendu prudent par les repères brouillés d'une saison particulière, Roglic insiste sur le facteur durée d'une course qu'il voit "par élimination".
Bernal lui aussi évoque sans cesse la troisième semaine. Au-delà du deuxième acte qui flirte mardi avec le littoral atlantique, propice aux bordures en cas de vent, et traverse ensuite le Massif central (le Puy Mary vendredi) avant de se conclure dimanche prochain au sommet du Grand Colombier, à l'extrémité sud du Jura.
► Voir toutes les infos sur la 10e étape (itinéraires, horaires, cartes...) : Île de Ré > Île d'Oléron (168,5 km)