Cinq jeunes hommes ont été incarcérés à Soyaux ce jeudi. Ils sont suspectés d'avoir participé à un vaste trafic d'héroïne qui a attiré l'attention des stups d'Angoulême voilà plusieurs mois.
Cette fois, il n'y a pas à en douter : les stups d'Angoulême ont mis le doigt sur un trafic d'héroïne de grande ampleur. Cinq jeunes hommes - dont un mineur de 17 ans -, présentés hier à un juge d'instruction d'Angoulême, ont été mis en examen pour "trafic de stupéfiants" puis incarcérés dans diverses maisons d'arrêt de la région, selon nos confrères de la Charente Libre.Ces mises en détention font suite à l'arrestation de neuf personnes dimanche dernier à Soyaux. En tout plusieurs kilos d’héroïne, de cocaïne et de cannabis ainsi que des armes de poing non-létales (pistolets à grenaille, pistolets gomme-cogne...) sont alors saisis. Un magot dont la valeur excède plusieurs centaines de milliers d'euros à la revente.
Dernier rebondissement d'une longue enquête des stups
Cette saisie est l'aboutissement de plusieurs mois d'enquête qui ont permis aux policiers de remonter la piste d'un vaste trafic d'héroïne qui irrigue Angoulême et ses environs.Le 18 octobre dernier, la police contrôle dans le quartier de Ma Campagne un certain Wilfried Lestin, 28 ans, et trouve dans son véhicule un peu d'héroïne. L'homme est une veille connaissance des stups angoumoisins : il avait été arrêté en janvier 2013 puis condamné à six mois ferme pour son implication dans un go-fast qui convoyait 300 kilos de cannabis vers Soyaux.
Chance ou intuition ? Lors de la perquisition à son domicile, les enquêteurs mettent la main sur des résidus d'héroïne, des pochons vides servant au conditionnement de la drogue, et de l’argent liquide. L'homme semble avoir changé son fusil d'épaule et tremperait désormais dans un trafic d'héroïne : une information judiciaire est ouverte.
L'héroïne, une drogue de plus en plus courante en Charente
Un mois plus tard, première saisie. Deux hommes, dont le beau-frère de Wilfried Lestin, se font pincer avec 2,5 kg d’héroïne et sont immédiatement écroués."C’est un très beau succès policier, souligne à l'époque le commissaire William Bresse, directeur départemental de la sécurité publique, mais ce n’est que le début d’une enquête qui va se poursuivre".
Le policier lâche cet autre commentaire : "depuis deux ou trois ans, l’héroïne n’est plus rare, ni marginale en Charente. Historiquement, on ne trouvait de l’héroïne que chez les purs toxicomanes. Maintenant, on en trouve de plus en plus, et sur des profils de personnes beaucoup plus lambda".
L'ampleur de ce réseau illustre bien cette montée en puissance de ce trafic. En tout, douze personnes ont été mises en examen depuis fin octobre. Dix d'entre elles ont été mises en détention.
Les autres, deux jeunes femmes arrêtées dimanche dernier, ont été placées sous contrôle judiciaire mercredi. Elles assurent n'avoir joué qu'un rôle de nourrice : elles auraient été utilisées par les trafiquants pour cacher l'héroïne à leur domicile.