Placé en liquidation judiciaire en octobre denier, le groupe France Loisirs a été repris par le groupe Financière Trésor du Patrimoine. Mais sur les 108 boutiques qui existaient en France, seules 14 restent ouvertes. Les salariés manquent d'explications.
"On ne sait rien, on n'a aucune information. Tout ce qu'on nous a dit c'est que le 20 décembre à minuit, la boutique est fermée et nous on est au chômage". La responsable de la boutique France Loisirs d'Angoulême est désemparée, mais en colère. Depuis que le groupe Financière Trésors du Patrimoine a repris France Loisirs, les informations manquent cruellement. Seule certitude, le plan de reprise prévoit que sur les 122 boutiques 14 seulement seront conservées. Celle d'Angoulême n'en fait pas partie.
On a été mis au pied du mur, ça a été très violent.
La responsable de la boutique France Loisirs à Angoulême
Sur les 484 salariés en CDI à France Loisirs, le repreneur n'en garde que 44. Les élus du CSE ne voient pas comment l'entreprise va pouvoir continuer à fonctionner avec si peu de personnel. Et pourtant cette offre de reprise était la moins pire présentée au tribunal de commerce. À Tours en revanche, le magasin est conservé. Pour autant, les responsables n'ont eu aucune explication non plus. Ils ne savent même pas quel nom va porter leur magasin à partir du 21 décembre.
Les clients appellent pour savoir ce qu'il va se passer, mais on ne sait pas quoi leur dire.
Une salariée de France loisirs à Tours
Des difficultés financières anciennes
La crise sanitaire a sans doute précipité la chute de France Loisirs, mais ses difficultés sont plus anciennes. En 2015, France Loisirs avait déjà été reprise par Actissia et malgré les sommes importantes injectées, les soucis se sont multipliés. Le chiffre d'affaire a fortement baissé et les pertes se sont accumulées. Les confinements ont achevé de mettre l'entreprise à terre. Le dirigeant d'Actissia a confié à nos confrères du Monde qu'en 2020, le déficit a atteint 8 millions d'euros au premier trimestre, les mois de juillet et août ont généré des pertes de 6 millions d'euros. France Loisirs a pourtant changé son image et son mode de fonctionnement par rapport aux années fastes dans les décennies 70 et 80. Développement de la vente en ligne changement de règles pour les abonnements, plus d'obligation d'achat, mais rien n'y a fait.
À sa création en 1970 ce club de lecture a compté jusqu'à deux millions d'adhérents.