Exposition dédiée à Superman, 400 planches inédites de trois auteurs cultes de manga japonais et l'Espagne invitée d'honneur : le 52ᵉ Festival de la BD d'Angoulême s'annonce plus international que jamais, du 30 janvier au 2 février 2025.
Au prochain Festival international de la bande dessinée d'Angoulême (FIBD), tout le monde ne parlera que de lui : de Superman ! Le festival consacre au héros l'une de ses expositions phare.
Intitutlée, Superman, le héros aux mille-et-unes vies, ambitionne d'explorer toutes les facettes de ce personnage. Notamment celle de "l'émigré", comme l'a présenté Marguerite Demoëte, directrice artistique du FIBD, lors d'une conférence de presse, ce jeudi à Paris.
Apparu pour la première 1938, ce super-héros de comics à la cape rouge est devenu une icône de la pop-culture américaine. Mais il faut rappeler qu'il est originaire de la planète imaginaire Krypton, étranger recueilli par des fermiers du Kansas.
Cette exposition survient alors qu'une nouvelle adaptation au cinéma, sous la direction de James Gunn (franchise Les gardiens de la galaxie), est attendue prochainement.
Les comparaisons ne manqueront pas de fleurir avec la version cinéma lancée en 1978 par Richard Donner, avec un Christopher Reeve passé à la postérité dans le juste-au corps frappé du "S" sur la poitrine.
Un acteur au destin tragique : "l'homme d'acier" qu'il incarnait au grand écran est resté paralysé dans la vie à la suite d'un accident d'équitation dans les années 1990 (il décédera en 2004, à 52 ans).
"Voyager" avec des auteurs cultes de manga
"C'est une invitation au voyage, à la circulation des énergies entre orient et occident" : voilà comment Fausto Fasulo, directeur artistique adjoint du FIBD, a présenté trois expositions consacrées à trois mangakas (auteurs de manga) japonais et cultes. Qui donneront lieu à l'accrochage de 400 planches inédites.
Il y a d'abord Vinland Saga : une quête d'identité, autour de la série dédiée aux vikings par Makoto Yukimura. Un évènement qui se prolongera dans la ville avec des balades en drakkar sur le fleuve Charente ou encore des initiations au lancer de hache.
L'Atelier des Sorciers mettra en valeur l'autrice Kamome Shirahama. À travers les yeux de son héroïne Coco, les "visiteurs seront transportés dans un monde où la magie n'est ni un don, ni un héritage, mais un savoir-faire acquis par un apprentissage rigoureux", selon l'organisation du Festival.
Enfin, Visions hallucinées permettra aux festivaliers d'Angoulême de se plonger dans l'univers de Gou Tanabe, qui revisite l'œuvre de H.P. Lovecraft, un des auteurs fantastiques les plus influents du XXe siècle.
L'Espagne et son "pétrole"
"Notre pétrole, c'est la culture", a souligné María José Gálvez, directrice générale chargée du livre, de la lecture et notamment des bandes dessinées au sein du gouvernement espagnol, lors de la conférence de presse parisienne du FIBD.
L'Espagne est donc le pays invité d'honneur de la 52ᵉ édition du festival d'Angoulême. Un marqueur qui s'inscrit dans un mouvement plus large du rayonnement de la pop-culture espagnole.
On peut signaler dans la BD l'impact de Juan Diaz Canales (scénario) et Juanjo Guarnido (dessin) pour la série Blacksad depuis les années 2000, avec leurs intrigues policières propulsées par des personnages d'animaux anthropomorphes. Le détective privé au centre de l'histoire est ainsi un chat noir qui porte cravate et révolver, comme sorti d'un film avec Humphrey Bogart.
Dans les séries télé et streaming, l'Espagne s'est placée sur la carte mondiale avec La casa de papel dès 2017. Plus récemment, La Mesías, histoire hallucinante autour de l'emprise d'une mère, fêtarde inconséquente puis coupée du monde et obnubilée par Dieu, affole les plateformes internationales.
Dans la musique, Rosalía chasse ces dernières années sur les terres des Américaines Billie Eilish ou Lana Del Rey. Et la Catalane a inspiré une nouvelle génération, à l'image de Judeline, qui mêle pop, électro, r'n'b et flamenco.
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