Près de 120 propriétaires charentais dont les maisons se fissurent se sont réunis en association pour dénoncer un arrêté de l'Etat qui ne reconnaît pas la catastrophe naturelle.
A l'Isle d'Espagnac, en Charente, Gérard Manem ne décolère pas. Sa maison se fissure mais l'Etat ne veut pas reconnaître la situation de catastrophe naturelle. Du coup, les assurances ne veulent pas intervenir :D'après l'estimation des experts, le préjudice s'élève à 100000 euros en mettant des micro pieux tout autour de la maison.
Une soixantaine de mairies sont concernées par cette décision. Du coup, 120 propriétaires se sont regroupés en association avec des arguments et des documents météo très précis.
Pour l'association des sinistrés de la sécheresse sur les propriétés bâties (ASSPB), la réponse est claire :
C'est lié à des mouvements de sol. Quand, dans une cité, huit maisons qui n'ont pas été faites par le même constructeur se cassent en même temps, c'est bien un phénomène extraordinaire qui s'est produit.
Du coup certains élus se sont déclarés solidaires de ce mouvement :
C'est notre rôle d'être une courroie de transmission. L'association porte les vrais soucis de ceux qui ont souffert de la sécheresse.
Conseillés par un avocat spécialisé, les membres de l'association pourraient saisir le Tribunal administratif pour demander l'annulation de l'arrêté.
Les maires des différentes communes ont deux mois pour contester cette décision, dernier recours pour permettre l'indemnisation des propriétaires.
Le reportage de Bruno Pillet, Cécile Landais et Christophe Guinot