L'avenir de la Manufacture Charentaise (LMC), dernière fabrique en Charente de la célèbre pantoufle, actuellement en redressement judiciaire, semble s'obscurcir encore un peu avec le retrait de l'offre de reprise des Tricots Saint-James.
Le PDG des Tricots Saint-James a indiqué ce mardi qu'il retirait son offre de rachat de la Manufacture Charentaise, dernière fabrique dans le département de la célèbre pantoufle. On ne connait pas les raisons qui ont poussé à ce retrait, l'offre des Tricots Saint-James était jusqu'alors la plus favorable en termes d'emplois. Le groupe normand s'était engagé à conserver 38 emplois au total sur les 108 que compte LMC à Rivières, près d'Angoulême.
Un deuxième repreneur éventuel aurait également retiré son offre, il s'agit d'un duo d'investisseurs parisiens Stéphane Collaert et Thierry Le Guenic, repreneurs de Chevignon.
Un signe inquiétant pour le dernier repreneur en lice
Sur les trois dossiers de reprise initiaux, il ne reste plus aujourd'hui que celui de Pascal Becker, ex-cadre supérieur du groupe suisse Givaudan (parfums et arômes) qui a assuré maintenir son offre "en essayant de conserver le maximum d'emplois". Joint au téléphone, l'homme d'affaires charentais estime que le retrait des autres candidats à la reprise "est inquiétant et prouve que la situation de l'entreprise est difficile". Il dit vouloir "tout mettre en œuvre pour présenter un dossier mais qu'il n'est pas complètement certain de pouvoir y parvenir".Le tribunal de commerce d'Angoulême doit se réunir le 7 novembre pour statuer à propos de l'entreprise présidée par Renaud Dutreil, ex-ministre du gouvernement Raffarin, qui détient la moitié des parts,.
Une forte baisse du chiffre d'affaires en un an
La Manufacture Charentaise est le fruit du regroupement en 2018 de quatre fabricants des célèbres chaussons charentais dont l'historique Rondinaud.Depuis cette reprise, la société a enregistré une forte baisse de son chiffre d'affaires, une situation notamment due à des problèmes de direction et de "mauvais choix de commercialisation".
L'entreprise, qui s'est tournée vers le haut de gamme et souhaitait viser une clientèle plus jeune, aurait trop rapidement abandonné ses ventes traditionnelles en grande surface. Elle avait été placée en redressement judiciaire en juillet dernier.
Pour le maire de Rivières, Michel Cuny, "une fermeture de LMC serait un choc. Ce serait pour la Charente perdre un peu de son patrimoine. C'est un savoir-faire reconnu", ajoute l'élu de cette commune de 2.000 habitants qui se rappelle que la fabrication des charentaises a employé alentour "jusqu'à 1.000 personnes".