Les infirmiers et infirmières des blocs opératoire en France appellent une opération "bloc mort". Ils réclament une reconnaissance de leur statut et des augmentations de salaires. Les opérations non urgentes risquent d'être déprogrammées. Exemple à l'hôpital d'Angoulême.
Le mouvement de colère des infirmiers et infirmières de bloc opératoire n'est pas récent. Depuis plus d'un an en effet, ils réclament une reconnaissance de leur statut, de leurs compétences et des augmentations de salaires. Mais face à ce qu'ils désignent comme " une absence de volonté gouvernementale d'accéder à ( leurs) revendications légitimes» ils ont décidé de passer à une action plus visible. L'activité des blocs opératoires devrait donc être pertubée, les opérations non urgentes risquent d'être déprogrammées. Seules les césariennes et les urgences vitales sont assurées.
Un statut d'auxiliaire médical
Les infirmiers et infirmières anesthésistes ont déjà un statut qui leur est propre. Ils ont, comme tous leurs collègues, fait trois ans d'études en école d'infirmière. Puis ils ont effectué deux ans de pratique professionnelle avant de tenter le concours pour être infirmier anesthésiste. À l'issue de deux nouvelles années d'études ils obtiennent le diplôme d'infirmier anesthésiste. Ce qu'ils réclament dans ce conflit, c'est la classification comme auxiliaire médical en pratique avancée.
Lors d'une intervention, le médecin anesthésite vient endormir le patient, puis il quitte le bloc pour aller endormir d'autres patients dans d'autres blocs. Mais pendant toute la durée de l'intervention, ce sont les infirmiers ou infirmières anesthésistes qui assurent la surveillance du patient, ils augmentent ou diminuent les doses de produits anesthésiant et ils procèdent au réveil à l'issue de l'intervention. Leur rôle est indispensable pour dégager du temps médical au médecin. Si les infirmiers anesthésites n'étaient pas là, un médecin devrait rester dans le bloc toute la durée de l'intervention. "On est autonomes, on reste au chevet du patient pendant toute l'intervention" confirme Christelle Agard-Laroche, infirmière anesthésiste en grève au centre hospitalier d'Angoulême.
Rien n'est reconnu ni le statut ni le salaire.
Ce sont des "couteaux suisses"
Les médecins anesthésistes sont aux côtés des infirmiers pour les soutenir dans leur mouvement. Comme l'explique Yann Coueytaux medecin chef anesthésiste au centre hospitalier d'Angoulême "Ils ont une polyvalence professionnelle qui a été prouvée et démontrée. Ce sont des couteaux suisses" .
Les infirmiers anesthésistes sont capable d'être au bloc, en réanimation, aux urgences, ils sont partis outre-mer pour aider pendant la crise du Covid. On ne peut pas travailler sans eux.
Le mouvement qui touche toute la France devrait durer au moins toute la semaine.