Une société, installée en Charente et spécialisée dans la recherche agrobiologique, vient de mettre au point un produit permettant de diminuer le stress hydrique des plantes, autrement dit les dégâts engendrés par le manque d'eau. Une découverte qui répond à un besoin de plus en plus pressant.
Le centre de recherche d'Elicit Plant est installé à Vilhonneur en Charente près d’Angoulême. Le laboratoire, positionné sur le secteur de la transition écologique en agriculture, vient de développer un procédé naturel à même de combattre les effets néfastes du manque d'eau sur les plantes, notamment celles de grandes cultures comme le soja ou la maïs.
Un produit 100% naturel et même comestible
Le produit développé par le centre de recherche charentais est à base de phytostérols, des lipides végétaux naturels. Ils sont destinés à être appliqués en pulvérisation sur les plantes, notamment le soja, une variété couramment cultivée dans la région. Ce produit est 100% naturel et même comestible assure Aymeric Molin, le directeur général d'Elicit Plant
Tous nos produits sont naturels et inscrits au Codex Alimentarius et sont donc comestibles. Nous avons cherché à faire un produit qui soit liquide, pas trop et qui ne mousse pas. Par ailleurs, on recherche que les particules soient de taille suffisamment petite pour pouvoir facilement s'introduire dans les plantes et qu'il n'y ait pas de perte au moment de la pulvérisation.
Couper l'eau et attendre...
Ce brevet mis au point dans les laboratoires d'Elicit Plant est conçu pour permettre aux plantes de mieux résister à tous les stress et en premier lieu, au stress hydrique qui entraîne leur flétrissement et à terme leur mort. Le produit permet d'introduire dans les plantes des phytostérols supplémentaires, une matière naturelle d'origine végétale qui contrôle l'évaporation. Pour mettre au point les produits destinés à être proposés aux agriculteurs, Elicit Plant reproduit dans ses serres les conditions de culture du soja.
Ces tests sont une étape intermédiaire entre les essais purement théoriques en laboratoire et la mise en champ. Nous avons une étape intermédiaire avec ces essais en chambre de culture qui peuvent nous permettre d'ajuster la dose, de voir les effets du produit et aussi de sélectionner la meilleure formulation à proposer ensuite aux agriculteurs.
Ces chambres de culture ont pour mission de reproduire le plus possible le milieu naturel. La température y avoisine en permanence les 25 degrés et l'hygrométrie se situe aux alentours de 70%. Ensuite, c'est simple il suffit de couper l'irrigation des plants et d'attendre pour voir si ceux qui ont été traités résistent mieux que les autres n'ayant pas reçu le produit.
On voit que la résistance au stress hydrique est beaucoup plus importante sur le pot traité. On met en évidence une atteinte du point de flétrissement beaucoup plus tardive pour les plantes traitées. On a coupé l'eau pour toutes et une semaine après, on observe qu'une des plantes sera plus sèche alors que l'autre va mieux résister et atteindre le même point de sécheresse que quelques jours après.
Des recherches pour améliorer la résistance aux maladies
Le laboratoire de recherches installé à Vilhonneur s'est dans un premier temps attaché à travailler sur la résistance au stress hydrique mais il souhaite élargir le champ de ses recherches et développer des produits, toujours complètement naturels, pouvant agir sur d'autres stress biotiques et ouvrir la voie à des recherches sur la résistance aux maladies et notamment au mildiou dans les vignes. A l'heure actuelle, le procédé contre le stress hydrique est en cours d'homologation sur le soja et le maïs. Le laboratoire poursuit également ses recherches sur le blé.