Alors que s'ouvre ce lundi à Paris le procès du Médiator, l'une de nos équipes a rencontré Francis Delavallade, l'une des très nombreuses victimes du médicament. Ce Charentais a pris le Médiator pendant neuf ans.
Les laboratoires Servier comparaissent devant le tribunal correctionnel, pour "tromperie aggravée".
Francis Delavallade fait partie des 2684 victimes qui se sont portées parties civiles. L'une de nos équipes l'a rencontré chez lui à Nieuil en Charente.
Ce septuagénaire a utilisé ce médicament comme coupe faim pendant plusieurs années. Depuis, il souffre de graves problèmes cardiaques qu'il impute au Mediator.
Mon médecin traitant m'a prescrit le Médiator en 2000 pour que je ne prenne pas de poids. Je l'ai pris pendant neuf ans. Depuis j'ai beaucoup de problèmes de santé. Je m'en suis aperçu lors d'un test d'effort, je n'ai pas pu aller au bout, se souvient Francis.
J'ai été opéré à coeur ouvert, il fallait changer la valve aortique, c'est une complication du Médiator,
-Francis Delavallade, victime du Mediator.
En l'espace de quelques années, Francis a beaucoup perdu en autonomie, il se dit fatigué et essoufflé.
Comme de nombreuses victimes, ce charentais a porté plainte en 2011. "Le laboratoire doit être puni", avertit Francis Delavallade. Mais le procès va durer six mois, un procès fleuve dont la durée inquiète le plaignant.
J'ai peur que ma valve ne tienne pas, j'ai 70 ans et je touche une petite retraite, s'il m'arrive quelque chose, je ne sais pas si j'aurai assez d'argent pour payer mon enterrement.
Le témoignage de Francis Delavallade recueilli par Jérôme Deboeuf et Agathe Tournoux.