"Ma compagne, mon bourreau", c'est le titre d'un livre-témoignage écrit par un Charentais qui raconte sa vie d'homme battu par la femme dont il partageait la vie. 6 ans après cet épisode tragique dont il est à présent sorti, il raconte son enfer pendant plus de 200 pages.
Maxime Gaget est pourtant un solide gaillard de 90 kg et on a quelques difficultés à l'imaginer humilié, battu par une femme qu'il appelle Nadia et qui va empoisonner sa vie. Le couple se connaît via un site de rencontres sur Internet, démarre une vie commune et très vite la situation dérape : elle le frappe, le gifle, le brûle, le fait dormir sur un tapis, puis dans un réduit, en fait son homme de ménage, son esclave. Ensuite elle s'empare de ses cartes bancaires pour vider ses comptes.Sa compagne multiplie les sévices, Maxime s'en accommode, espérant que la journée suivante sera meilleure. Peine perdue, Nadia lui mène une vie d'enfer. Il perd du poids (30 kg), son métier d'informaticien, hésite à appeler sa famille à l'aide. Prévenus par un tiers, ceux-ci vont organiser une véritable opération commando pour délivrer leur fils des griffes de sa tortionnaire. Ils le retrouvent anéanti.
Maxime Gaget vit désormais chez ses parents, pas très loin d'Angoulême, a suivi une psychothérapie et quelques opérations chirurgicales, notamment pour reconstruire son nez cassé. Ce livre fait partie de sa nouvelle vie. Il l'assume à visage découvert, fait rare pour les hommes confrontés à la même situation et qui hésitent la plupart du temps à déposer plainte. Ce n'est pas le cas de Maxime Gaget qui a déposé plainte contre son ex-compagne qui devrait être jugée en avril 2015 pour "actes de tortures et violences volontaires".
Jérôme Deboeuf et Christophe Guinot l'ont rencontré. Voici son témoignage.
Reportage de Jérôme Deboeuf et Christophe Guinot
Les chiffres annoncés par l'association SOS hommes battus font froid dans le dos : 547 000 personnes se déclarent victimes de leur conjoint actuel ou de leur ex-conjoint, (0,7% d’hommes et 1,8 % de femmes).
Ces 547 000 se décomposent comme suit :
- 406 000 victimes du conjoint actuel (270 000 femmes victimes et 136 000 hommes victimes). Sur 3 victimes de son conjoint actuel, on a 2 femmes victimes et 1 homme victime.