Chaque année ont déplore de nombreuses intoxications au monoxyde de carbonne et feux de cheminées. Ceux ci peuvent avoir des conséquences dramatiques. Nous pouvons cependant les éviter avec un entretien régulier et quelques précautions d'usage. On fait le point avec les professionnels.
En 2019 les pompiers de la Haute-Vienne sont intervenus pour 257 feux de cheminée et 15 intoxications au monoxyde de carbone.
D’après Santé publique France, la grande majorité des intoxications au monoxyde de carbone a lieu au sein des habitats (86 %). Environ les trois quarts des intoxications accidentelles domestiques sont en lien avec une installation raccordée de type chaudière, poêle/radiateur ou chauffe-eau.
Des accidents parfois dramatiques qui pourraient être évités.
Entretien des installations
L’entretien de votre chaudière quel que soit son mode de fonctionnement doit être fait au minimum 1 fois par an.
La combustion des gaz produit un déchet sous forme de poussière grisâtre ou noire, qui peut également être visible sous forme de pâte avec une chaudière à condensation. Or cette poudre ou cette pâte vont venir obstruer les évacuations de gaz de l’installation.
"Le flux d’air doit se faire correctement sinon il risque tout simplement de s’inverser et le monoxyde de carbone peut alors envahir la pièce. L’entretien consiste à nettoyer l’appareil et les conduits afin que les gaz puissent s’échapper correctement". Explique Cyril Poyrault responsable du service après-vente de l’entreprise Maciejowski.
Il est également indispensable de s’assurer que la ventilation de la pièce dans laquelle se trouve la chaudière se fasse en permanence. "Certaines personnes obstruent les grilles d’aération des murs pour éviter les courants d’air, c’est extrêmement dangereux". Souligne Cyril Poyrault.
D’autre part le monoxyde de carbone peut également émaner d’un appareil de cuisson. L’aération de la cuisine doit donc elle aussi être optimale. La pièce doit disposer de deux aérations minimum, l’une à moins de 30 cm du sol, l’autre à plus d’1m80.
L’entreprise Maciejowsk implantée à Limoges et Guéret gère l’entretien d’environ 6000 chaudières en Creuse et Haute-Vienne. Or régulièrement les techniciens constatent un risque de danger imminent. "Dans ce cas le technicien a obligation de neutraliser la chaudière, s’enclenche alors une procédure très précise. Ce genre de problème arrive souvent, en moyenne une fois par mois." Précise Cyril Poyrault.
Lors des entretiens de chaudières nos techniciens constatent régulièrement un risque de danger imminent. Ils doivent alors neutraliser l'appareil. Cela arrive en moyenne une fois par mois.
Poêles et cheminées aussi
Poêles a bois ou à granulés et cheminées doivent également être entretenus régulièrement.
L’entretien est obligatoire deux fois par an s’il s’agit du mode de chauffage principal de l’installation, une fois avant la mise en route du chauffage, une fois pendant la saison. C’est la loi !
S’il s’agit d’un chauffage d’appoint un entretien annuel avant la remise en chauffe est suffisant.
"Dans les conduits on trouve du goudron, de la suie, du bistre. Ce sont des substances hautement inflammables. S’il y en a trop le risque d’incendie est énorme. Elles se développent d’autant plus si l’on utilise un bois qui n’est pas complètement sec. Le bois de chauffage doit contenir moins de 20% d’humidité, les granulé moins de 8%." Explique Régis Gerbaud ramoneur à Saint-Gence (87).
"Dans un conduit on peut également trouver un animal mort, une chouette, un pigeon. Même un nid de guêpes ou de frelons si le conduit est bétonné ou maçonné, ce qui accentue également le risque d'incendie." Précise le professionnel.
En cas de sinistre si l’entretien de vos appareils n’a pas été fait régulièrement et par un professionnel votre assureur peut limiter ses garanties.
"Après un sinistre un expert passe pour en déterminer les causes et selon les compagnies d’assurance si l’entretien n’a pas été fait correctement cela peut jouer sur l’indemnisation." Explique Florence Redon, agent d’assurance à Limoges (AXA). "Nous n’exigeons pas d’attestation d’entretien, nous faisons confiance à nos clients pour protéger leur famille. Mais en cas de sinistre c’est un expert et pas un assureur qui déterminera les causes."
Détecteurs de fumée et de monoxyde de carbonne
Aujourd’hui toutes les nouvelles constructions sont obligatoirement équipées de détecteurs de fumée et de monoxyde de carbone.
Pour les autres, le détecteur de fumée est obligatoire depuis 2010.
"Il doit être de préférence placé dans le couloir qui dessert les chambres, car 41% des feux de cheminée se déclarent en soirée ou la nuit, il est donc important que le détecteur soit proche de la zone de couchage pour pouvoir l’entendre très rapidement". Conseille Sophie Vignerie, chargée de communication des pompiers de la Haute-Vienne.
Le détecteur de monoxyde de carbone est vivement recommandé ! Tous les professionnels interrogés sur le sujet sont unanimes !
"Nous en avons même offert à nos clients."Indique Florence Redon d’Axa Assurance Limoges.
Des gestes simples
Au-delà des obligations légales, entretien annuel et/ou bisannuel, détecteurs de fumée et de monoxyde (vivement recommandé) il y a des gestes simples à observer au quotidien :
●Aérer son logement au moins 10 minutes par jour.
●Ne jamais obstruer les évacuations d’air de la maison.
●Respecter les consignes d’utilisation des appareils à combustion. Par exemple ne jamais faire fonctionner un chauffage d’appoint en continu, mais au maximum pendant 2 heures.
●Vérifier régulièrement les piles des détecteurs de fumée et de monoxyde de carbone.
Le monoxyde de carbone a la particularité sournoise de n’avoir aucune odeur. Les signes avant-coureurs d’une intoxication sont insidieux : maux de tête, nausée, léger malaise. Ils peuvent conduire à la perte de connaissance et à la mort. Si vous les ressentez ouvrez immédiatement les fenêtres et les portes, arrêtez les appareils de chauffage et de cuisson, sortez de chez vous. Appeler les urgences en composant le 15, le 18 ; le 114 pour les personnes malentendantes).