La fédération de Charente est la seule à avoir placé la motion B, celle des frondeurs, en tête lors du vote du 21 mai. Dans quel état d'esprit, ses militants, partisans de la motion B, participent-ils au congrès de Poitiers ?
Fabrice Vergnier est à la tête de la section locale d'Angoulême. Il était partisan de la motion B et après trois ans de présidence de François Hollande, il dresse un bilan "mi-figue, mi-raisin". Il souligne des avancées sur l'Education Nationale et la relance de l'économie mais "on est pas allé aussi loin que j'aurai espéré. Les 60 engagements de François Hollande, pour nous c'était 60 engagements minimum" déplore-t-il. Même si les jeux à Poitiers sont déjà en grande partie faits, Fabrice Vergnier espère cependant que des débats et des échanges pourront avoir lieu pendant ce congrès, notamment sur la réforme du collège.
Jérôme Deboeuf, Christophe Guinot et Christophe Pougeas ont rencontré Fabrice Vergnier à Angoulême :
Christian Paul : pas de déchirements, ni de confrontation
Une préoccupation partagée par Christian Paul, le chef de file des frondeurs, qui juge qu'il y a "au sein du PS une inspiration libérale qui a progressé", l'enjeu du congrès est "de mettre en débat ces deux gauches au sein du PS. Pas de les déchirer, mais de les confronter".Christian Paul considère aussi que Poitiers constitue l'occasion pour les socialistes de se faire entendre sur le futur projet de budget 2016.
Un signe de cette volonté d'apaisement, le premier secrétaire avait conviés les représentants de toutes les motions pour rédiger "l'adresse au peuple de France" qu'il doit prononcée. Mais Christian Paul a reconnu que d'importantes divergences subsistaient entre
ses partisans (motion B) et ceux de la motion majoritaire (A) sur ce texte.
Faire entendre le PS
Les frondeurs et certains signataires de la motion A attendent avec impatience le discours que Jean-François Cambadélis doit prononcer dimanche en espérant qu'il parviendra à prendre ces distances avec la politique du gouvernement.Car l'enjeu de Poitiers, désormais, est pour plusieurs que le PS se fasse désormais entendre et "pèse" sur l'exécutif.
"Nous serons très, très vigilants" pour que la motion Cambadélis "ne soit pas rangé(e) dans un tiroir comme cela a pu l'être dans le passé avec des textes du Parti socialiste", a averti le député aubryste et ancien ministre François Lamy,
"L'un des enjeux de ce congrès, c'est d'éviter une nouvelle fois le grand écart entre les discours et les actes. Entre les textes que l'on approuve et la politique que mène le gouvernement", a averti,pour sa part, Christian Paul.
Le premier secrétaire, lui, promet un "dialogue fructeux, amical et convergent" avec le gouvernement.