La gendarmerie de Corrèze et l'association France Alzheimer s'unissent pour lutter contre les disparitions. Dorénavant, les familles qui le souhaitent peuvent remplir à l'avance une fiche de renseignement, pour permettre aux forces de l'ordre, de retrouver plus facilement, les malades qui se seraient perdus.
"Barbe non !". Des rires et de la légèreté autour de la table ce jour-là. Un couple en train de remplir une fiche de description assez personnelle, parfois intime de l'un d'entre eux.
Sur la fiche, il faut remplir la "taille, poids, couleur des yeux cheveux, peau", articule Jean-François. Et puis ce détail qui arrache un fou rire collectif : "barbe ? Non !".
Jean-François et Lisette forment un couple uni depuis près de soixante ans. C’est pour assurer la sécurité de sa femme, atteinte de la maladie d’Alzheimer, que Jean-François la décrit aujourd’hui sur cette fiche.
"Cicatrice visible ? Non", reprend le sexagénaire. "Bah si, j’ai les deux genoux", rétorque son épouse.
"Oui, mais c’est pas visible !", lui répond son mari scrupuleux de détails.
Une précaution rassurante
Si Lisette vient à se perdre, pour la retrouver, les forces de l’ordre pourront s’appuyer sur ce document.
"C’est une idée très très pratique à mettre en application. Si les gendarmes arrivent en premier parce que je les ai appelés en premier, ils auront la fiche toute prête", se rassure l'homme. "C’est fait, une fois qu’on a rempli la fiche, on n'a plus à y revenir, elle est prête."
En cas de disparition, dans l’affolement, plus besoin pour la famille de fournir ces informations capitales. "Ça permet une description précise, et puis il y a la photo, comment décrire une personne ? Elle a des lunettes, elle a des cheveux comme ça ! La photo, ça rassure aussi ! Et puis il y a des renseignements pour aborder la personne !", argumente Nelly Barron, présidente de France Alzheimer Corrèze.
Cet outil précieux est né de l’association entre France Alzheimer et la gendarmerie. "C’est une avancée parce qu’on aura des renseignements à jour, non seulement sur le physique avec la photo, mais aussi avec la pathologie, en l’occurrence la maladie d’Alzheimer. Mais pas seulement", se satisfait le Lieutenant-Colonel Dumas, groupement de gendarmerie de la Corrèze. "Reconnaître une personne qui est atteinte d’Alzeimer pour des gendarmes qui ne sont pas confrontés à la maladie, ça peut dérouter donc l’idée, c'est ça, c’est d’avoir des clés de lecture", soucieux de bien faire.
En plus de cette fiche, bientôt, France Alzheimer va former les gendarmes pour leur permettre d’intervenir au mieux auprès des personnes atteintes de cette maladie.