La 4e centrale solaire de Corrèze est en train de sortir de terre à Saint-Pardoux-l’Ortigier sur la ZAC de l’étang Bertrand. Le chantier porté par l’agglomération de Brive et par Engie, débuté en février 2021, devrait aboutir en mars prochain.
Les piquets métalliques, bien alignés, s’étendent à perte de vue. Comme un énorme champ de blé après les moissons. Petits points orange perdus dans cette immensité, des ouvriers en tenue fluo assemblent ce gigantesque mécano.
« On est en train de finir d’assembler environ un huitième de la centrale, on avance plutôt pas mal par rapport au planning. On a juste quelques difficultés avec la pénurie mondiale d’acier et la pénurie de containers pour les livraisons diverses et variées. On a accumulé un peu de retard mais on est en train de le rattraper » confie Thierry Actis, chef de projet construction.
Un chantier très conséquent dont les chiffres parlent d’eux même. 60 000 panneaux sur 35 hectares, 9 bâtiments. Le tout pour une production annuelle d’électricité autour de 29 gigawatts-heure. De quoi assurer la consommation de 13 400 habitants soit 12,5% de la population de l’agglomération.
Les élus mettent d’ailleurs volontiers en avant l’objectif de l’autonomie énergétique. Le mix corrézien avec les centrales hydrauliques et désormais le photovoltaïque devrait permettre de tendre vers cet horizon. En revanche pas question de miser sur les éoliennes, beaucoup moins consensuelles. Nombre de projets sont d’ailleurs retoqués dans le département.
« Nous sommes en train de travailler pour que demain, nous soyons en énergie positive. C'est-à-dire que nous puissions consommer ce que nous produisons sur le territoire au maximum » explique Laurent Darthou, vice-président de l’agglo en charge du développement durable.
Pourquoi avoir fait le choix de l’implantation sur des terres agricoles ? L’objectif des villes est actuellement aussi de viser l’autonomie alimentaire. Pourquoi ne pas privilégier les toitures des bâtiments publics ?
« Lorsque vous avez 35 hectares de panneaux photovoltaïques, il est inconcevable qu’ils soient implantés sur des bâtiments. Il y aurait beaucoup trop de raccordements et ça poserait des problèmes. Nous avons choisi des terrains agricoles où il n’y a pas non plus une demande immobilière forte. C’est un bon compromis. Il n’y a pas de projet qui n’engendre pas de soucis derrière mais je pense quand même que nos enfants nous remercierons d’avoir pris cette initiative » répond Laurent Darthou.
Il est vrai que les projets photovoltaïques affectent moins les sols que le fait de couler d’énormes socles en béton pour les éoliennes. Un facteur qui limite les oppositions. Les terrains pourront en effet, à terme être rendus à l’agriculture. En guise de tondeuse, l’agglo va d’ailleurs faire paître des moutons autour des panneaux, manière de rappeler la vocation agricole du lieu.
Sauf contretemps imprévu, la centrale devrait émettre son premier kilowatt-heure en mars 2022.